La
bataille de Taourit Yacoub*
Mouloud
Belouchet, dit Mouloud Umazouz, natif, du village Ighoudhane né en 1920.le père
de trois (3) garçons : Khaled, Ferhat, et Mohand-Ezzine, et de deux (2)
filles : Farida, Ouarda.
Il
est le mari à Taous Oudjlili(Lafi), un homme svelte, bien bâti, et fort de
caractère.
Juste
après sa libération de l’armée française au sein de laquelle il était conscrit
de force, il rejoint l’ALN ou il était chargé alors, de l’approvisionnement de
la résistance, avant, d’être nommé adjoint politique du secteur II, dans la
wilaya III.
Ce
jour-là, à la veille de l’Aïd, un commando de moudjahidines composé de trois (3)
personnes, Mahieddine Laala, Mouloud Umazouz et son secrétaire Abdelhamid
Regoui, ils avaient pour mission, d’apporter une aide financière, aux veuves de
chahid, aux femmes des prisonniers de guerre et aux orphelins.
Au
matin, du 28 mars 1960, la mission accomplie, et sur le trajet de Taourit
Yacoub un village situé à quelques dizaines de mètres à vol d’oiseau, de la
commune de Guenzet, vers Timenquache, ils tombèrent nez à nez avec un groupe de
suppléants de l’armée française, des coups de feu éclatèrent de part et d’autre,
Belouchet et ses amis avaient préféré éviter l’accrochage, ils s’étaient repliés
en prenant le chemin du retour vers Taourit Yacoub. Au cours de route, Laala se
sépare des deux autres en empruntant un autre itinéraire.
Aussitôt, l’alerte donnée, la machine de guerre de l’armée
française, parquée au poste fixe du régiment des dragons de la commune de Guenzet,
se mettait en branle, et encerclait, toutes les issues menant au village, y
compris la maison des Bouzidi, dans laquelle, étaient réfugiés, L’Mouloud
Umazouz et son compagnon Abdelhamid.
Les soldats regroupèrent femmes et enfants dans la mosquée du
village, se rapprochèrent de la maison et tentèrent plusieurs essais pour entrer,
sans succès, car immédiatement repoussés par les moudjahidines qui étaient aux
aguets, et prés à les recevoir.
Les soldats finissent par choisir une autre solution, escalader
les murs et ils se mettaient sur le toit, arrachaient les tuiles, mais là
aussi, ils étaient surpris par des rafales d’armes automatiques, et le commando
arrivait à repousser l’assaut des soldats.
Retranchés dans la maison, bien armés, les deux moudjahidines
avaient mené une bataille rude et avaient tenu tête à une armada de soldats, et
de harkis, bien plus équipée en hommes et en matériels. L’opération s’est
soldée par la mort d’un soldat français, de grade de capitaine, d’un chien, un
berger allemand, et quatre (4) autres blessés d’un côté, et la mort du sergent
Belouchet, et son adjoint Regoui Abdelhamid de l’autre côté.
Au début, de la bataille, l’armée française voulait les prendre
vivants, et, toutes les tentatives de les ramener à la reddition furent vaines,
c’est alors, que Belouchet, en homme averti, et sachant qu’il allait tôt ou
tard mourir, s’écria du haut de la pergola :
— « Je suis un
officier de l’armée de libération nationale, en tant que tel, j’exige de parler
à un officier français ».
Le capitaine, hésitant d’abord, se ressaisit ensuite, et
monte sur le toit de la maison.
Immédiatement,
Abdelhamid surgit et tire une rafale de mitraillette, il le toucha à plusieurs
endroits, le corps du soldat tel une masse, dégringole du haut de la toiture et
alla s’écraser plus bas sur le sol mort raide.
Les
balles fusent de partout, et la fusillade redoublait d’intensité, la bataille a
duré plus de trois (3) heures, de 11 heures du matin, à 02 heures de
l’après-midi, les soldats français, ont dû utiliser tous les moyens, et
finissent par détruire toute la maison, à coup de grenades et de mortiers.
*taourirt Yacoub :la petite colline de Yacoub
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