jeudi 8 janvier 2015

Du Khôl pour Tamazight

                                                         Taklit  H’mida

Taklit H’MIDA née en 1922 à Guenzet Nith YAALA, de son vrai nom Laribi Taklit, épouse Kettal Athmane, fille de Laid [Ouhlouche] et de Maada N’kassa, mère à une fille unique, sœur à Mébarka ou Bekka de Bouzoulith, et Zahra H’MIDA l’épouse à DDA Ali Um3ouche     (Kerma Ali). Elle était une ardente, une passionnée, et une fervente partisane de la culture berbère, et animée d’un grand enthousiasme pour la cause amazigh.

C’est dans les années quatre-vingt, lorsque Mouloud Mammeri, interdit alors de conférence à l’université de Tizi-Ouzou sur les poèmes kabyles anciens    Qui était à  l’origine de la violente répression du  mouvement linguistique berbérophone en Kabylie, à Alger, et aussi, dans diverses autres régions de l’Algérie, appelés par la suite les événements du printemps berbère, qui avait servi de détonateur, et avait permis à Taklit de prendre conscience de la dimension de la culture amazigh, elle s’engagea alors, corps  et  âme à défendre et promouvoir tamazight, au détriment de sa vie. 
Elle avait vécu par  la  suite, le soulèvement estudiantin de 1986, qui l’avait encore marqué au plus profond d’elle-même.
Elle se renseignait auprès des  jeunes du  mouvement culturel, elle cherchait à comprendre    les véritables motivations et les raisons de ce soulèvement. 
Elle qui n’avait guère fréquenté les bancs de l’école, elle savait juste faire une chose, elle s’était spécialisée dans la fabrication de « khôl », une sorte de fard, noir ou gris, utilisé comme cosmétique pour maquiller, ou soigner les yeux dont, elle seule, avait le secret de la confection de cette poudre, dont la notoriété dépassait largement les frontières du village.

Petit à petit, elle saisit le sens et l’essence de ce combat, elle finit par comprendre l’importance de son identité et de sa langue maternelle, une langue, qu’elle a toujours parlée, il faut retourner à la source, disait-elle. 
C’est à ce moment qu’elle y adhère, active et commence à militer et à revendiquer à vivre sa berbérité pleinement et totalement.
Elle s’est manifestée lors de la grève des  cartables en 1994 et en 2001.
Lors du 20 avril, elle était au  premier rang parmi des centaines de militants et autres sympathisants dans les manifestations pacifiques organisées dans sa commune pour la reconnaissance de tamazight langue nationale et officielle, une journée sanglante où la violence qui avait duré plus de deux ans, avait fait 126 morts sur tout le territoire, dont un, du  village de Guenzet, le nommé LYES YAKOUB âgé alors de 13 ans, il est mort le jeudi 21 juin 2001.   
Elle était, un des  piliers du  mouvement féminin de la région et faisant de tamazight un combat et un idéal à atteindre. 

Elle n’a jamais cessé son combat jusqu’à la reconnaissance de la langue tamazight comme langue nationale en 2002. 
Elle décède loin de son village, à Constantine en 2008.


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