dimanche 21 mai 2017

L'orpheline


L’orpheline
De son vivant, elle s’occupait pleinement de sa mère alitée depuis plus de quatre ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer et de son unique fils qu’elle a vu naitre dans la douleur quand elle devint veuve à la fleur de l’âge. Elle n’a jamais était chanceuse dans la vie. Celle-ci lui était un symbole de défaite et avare de joie. Elle paraissait aux yeux des autres, orpheline d’amour et veuve de rêves.
Née dans la tourmente de la guerre, qui lui avait arraché par la suite à l’âge de six ans, son père qu’elle avait peu connu, mort les armes à la main. Puis marié jeune, un mariage de raison voulu par les parents et les grands-parents à l’ancienne, sans qui y est consentement et qui fini sans tarder par un divorce tout à fait prévisible et un enfant sur les bras. Elle avait accepté cette énième défaite sans vraiment chercher les raisons et sans comprendre pourquoi.
Elle était ainsi faite, notre cousine, peu loquace, dure avec elle même comme la vie l’à été avec elle, elle lui arrivait quelques fois de pleurer en cachette, et de se morfondre sur son sort comme tout être humain. Mais elle montrait tant de douceur avec ses semblables que toutes les vives peines s’effaçaient miraculeusement devant son sourire et son regard angélique. Elle ne cessait de dire :
-« Les jours s’en vont et je demeure, les joies viennent après les peines comme les jours après les nuits.je vois dans ce que dieu m’offre un privilège, un don de dieu, que je ne peux refuser, car à travers ces épreuves dieu voudrait tester ma patience ». Et moi par compassion du petit frère, j’entrai dans ses peines, et je partageais sa douleur.
Je ne me souviens pas de l’avoir vu se plaindre un jour, moi qui étais proche d’elle quoique qu’elle me dépasse de quelques années d’âge. Elle aimait bien me taquiner et surtout, mesurer sa force juvénile prodigieuse, hardie et conquérante, quasi herculéenne à mon énergie puérile débordante.
Toute fois, elle était affectueuse, généreuse dans ses propos et ses rapports, elle m’entourait de douceur et de la tendresse de la sœur que j’en avais pas. Nous partagions pas mal de choses en commun, pauvres, misérables, et orphelin de père, mais aussi liés par une complicité tissée tout au long de notre enfance et qui faisait de nous, presque, frère et sœur à part entière.
Nous dûmes nous séparer par des circonstances qui ne dépendaient pas de nous.moi encore enfant, je rejoignais ma mère et mes frangins partis, résider dans la grande ville. Elle, resta au village auprès des siens .nous nous renvoyâmes tous ensemble le temps des grandes vacances d’été et des réunions de familles.
Quand sa mère fut atteinte par la maladie, elle accepta encore, et avec courage ce coup du sort et cette fatalité qui s’acharnait sur elle. Elle s’attela alors à donner soins et affection à sa mère comme elle ne l’a jamais fait. Et dieu sait combien cette besogne est astreignante et pénible du point de vue moral et physique.
Il faut aller chercher cette énergie et cette volonté pour s’occuper d’un malade alité et que ni la médecine, ni même les prières ne pouvaient lui redonner santé. Une maladie qui lui faisait perdre la tête, entrait dans un état mélancolique pour finir au délire, aphasique, grabataire, anorexique, et tributaire, tantôt sur le fauteuil à oreillettes, tantôt allongée sur le lit, sans oublier de lui changer continuellement et inlassablement de positions pour éviter les plaies de lit et cela pendant quatre longues années durant.
Elle ne resta pas là, car elle est allé puiser au plus profond de ce qu’il lui restait comme force pour prendre en charge deux tantes maternelles, toutes deux dépendantes , l’une atteinte de cécité, et l’autre terrassée par un accident vasculaire cérébral.
Et lorsque elle su qu’elle était atteinte à son tour d’un mal incurable, implacable, avec son échéance fatale, se sachant condamnée. Elle ne se désarma pas, elle décida de tirer le meilleur du temps qui lui restait à vivre et en faisant vœu d’aller au bout de sa mission, enterrer sa mère et ses deux tantes.
Le six mai 2017, notre cousine décède après une longue lutte contre la maladie à l’âge de 61 ans, après quelques mois prés de la mort de ses tantes et à 15 jours seulement de celui de sa mère.
Elle s’exprima de son vivant : - «maintenant, Je peux mourir tranquillement, car j’estime avoir accompli la mission que dieu m’a confié sur terre »
l.ouali mai 2017< />

mercredi 10 mai 2017

le passé


C’est dans le passé qu’on vit notre présent, et qu’on construit notre avenir.il est le miroir de tous nos événements, car comme disait l’autre, les peines du temps présent seraient bien peu de chose, si elles ne nous rappelaient pas le souvenir des plaisirs du temps passé. Nous ne nous plaignons de ce qui est, que parce que nous regrettons ce qui n’est plus.
Le passé immédiat, proche, lointain, immémorial, l’homme essaie désespérément de maintenir le passé dans sa mémoire car les souvenirs sont une projection du passé dans le présent .il retourne inévitablement à son passé et cherche inéluctablement à le faire revivre dans ses plus beaux aspects comme si guidé par une mystérieuse voie, on revenait souvent s’abreuver à la source de jouvence ou pour écouter la merveilleuse mélodie d’enfance qui nous a tant bercer afin de continuer à vivre.
Le passé charmant, heureux, tranquille, héroïque, glorieux, honorable, inoubliable, sont des souvenirs qui nous parlent et qui nous gouvernent, ils remontent inexorablement en surface pour nous inviter à tirer profit de notre mémoire, et des réservoirs de bonheur.
Le passé de note village, et de tout ce qui l’entoure n’est pas construit avec des diamants et des pierres précieuses, mais juste un simple village fait d’hommes et de femmes comme tant d’autres, le pays des montagnes et de pierres debout. Ce village célèbre à un passé historique que le présent renouvelle sans cesse.
Je cherche à travers mes écris, photos, vidéos, le passé, pour revivre mon présent qui n’aura sa vraie mesure future qu’a la condition de regarder de temps à autre en arrière.
C’est pour cette raison que je réveille le passé endormi, oublié pour mieux apprécier le présent et croire à un futur meilleur.

La parabole du vert et du bleu, « ccah yahwa-yagh »

NB : Ce texte, par son contenu, va peut-être fâcher certains d’entre vous, qu’ils trouvent ici toute ma sympathie et ma b...