mardi 6 janvier 2015

la vie d'autrefois!

                                                      Yamina la grand-mére où imma zouzou

Yamina, dite Imma Zouzou (tamghart), où la vénérable femme, était aimable adorable, silencieuse et affectueuse, avec des gestes, quoique lents, mais empreints de douceur et de tendresse, la maitresse de la maison et le pilier de la famille. 
Quand l’homme vaquait aux affaires extérieures, la femme élevait les enfants, s’occupait de la cuisine, des animaux domestiques, et lorsqu’elle avait du temps libre, faisait de la poterie et du tissage. Elle tenait également le rôle de médiatrice entre les enfants et le père, car en ces temps-là les enfants ne pouvaient interpeler directement leur père. 
C’est autour de la grand-mère que petits et grands se rassemblaient, c’est une bibliothèque orale, c’est elle aussi qui se portait au-devant rassurait, conseillait, réconciliait, et recevait les invités.
Un jour, quand il faisait noir et froid, un inconnu était venu frapper à sa porte.

Elle alla avec vigueur à sa rencontre, un vieillard blotti dans un coin en solitaire, qu’importe dit- elle, qu’il soit un mendiant où autre, elle rentra vite à la maison. Imma Zouzou, sortit de nouveau les bras chargés de provisions, le bonhomme, était un colporteur, un marchand ambulant des campagnes, avec son burnous usé, ses gants de laine et sa canne à pointe de fer, ce vendeur à la criée, faisant du porte-à-porte, une balle de marchandises sur le dos, proposant un large éventail de produits ; du linge, tissu, rubans, pommades et potions, à la coutellerie, des objets les plus insignifiants aux plus exotiques. Pourtant le pauvre homme ne réalisait que de bien maigres profits et il acceptait bien volontiers, l’assiette de soupe, le bout de pain, que la vieille lui offrait, et le gite dans la grange ou l’écurie si toute fois, le maître de maison était d’accord. 
La grand-maman sortait à chaque fois qu’elle entendait la criée, toujours les bras chargés de denrées et de vêtements, le colporteur venait régulièrement en s’arrêtant spécialement devant le portillon, il s’assit en attendant la sortie de l’aïeule qui portait le caftan, jusqu’au jour, où l’attente fut longue, presque éternelle, et nulle porte ne s’ouvrait, il demanda alors au premier passant de ses nouvelles, la vieille était morte emporté par le froid de l’hiver, et le marchand, pleura longuement sa bienfaitrice, il se releva, en s’appuyant sur sa canne à la pointe de fer, il s’en alla pour toujours, en sachant que rien ne serait plus comme avant, car seule la vieille savait que celui qui se faisait passer par colporteur, afin qu’il n’éveille pas de soupçon, était en réalité un pauvre mendiant.   
 Imma Zouzou, avait pour habitude de nous servir, du petit-lait (ighi) et du beurre (udi), tiré du mouvement dû va et vient de la calebasse, une grosse courge, une fois séchée et vidée, sert à la fabrication d’ustensiles traditionnels tels que récipients et gourdes.
Ce laitage est toujours, accompagné de figues « tazarth ou inighmane » séchées au soleil, sur des claies (thidnit) en tiges tressées localement à l’automne, et sélectionnées parmi les meilleures variétés, dont, la succulente figue, appelée goutte d’or, sucrée et moelleuse, et lorsqu’elle est mure et à point, une vraie goutte de miel s’écoule sur son extrémité.  
Conditionnées et bien conservées, comme l’huile d’olive, dans d’énormes jarres en terre cuite « achvali », scellées par de l’argile, et dans, de plus petites « thakhavit », à partir desquelles, ils puisaient la ration journalière.
Sans oublier la galette « aghroum », le pain kabyle, servi chaud, trompé dans de l’huile, un met délicieux et apprécié. 
À sa mort,
Lakhdar était contraint de prendre une seconde femme, qui meurt quelque temps après, à la suite des complications d’une maladie chronique.

Lakhder a donné naissance à quatre (4) garçons Ayachi-Abdelkader-Mouloud et Khaled, et quatre (4) filles, Aldjia Taklit Tama et Djamila.
            – Ayachi, Chahid, né en 1935 et mort 1957, durant la guerre de libération nationale.       

                   – Abdelkader, l’ex-immigré et le mari à Khadîdja.

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