Yamina la grand-mére où imma zouzou
Yamina,
dite Imma Zouzou (tamghart), où la vénérable femme, était aimable adorable,
silencieuse et affectueuse, avec des gestes, quoique lents, mais empreints de
douceur et de tendresse, la maitresse de la maison et le pilier de la famille.
Quand
l’homme vaquait aux affaires extérieures, la femme élevait les enfants,
s’occupait de la cuisine, des animaux domestiques, et lorsqu’elle avait du
temps libre, faisait de la poterie et du tissage. Elle tenait également le rôle
de médiatrice entre les enfants et le père, car en ces temps-là les enfants ne
pouvaient interpeler directement leur père.
C’est
autour de la grand-mère que petits et grands se rassemblaient, c’est une
bibliothèque orale, c’est elle aussi qui se portait au-devant rassurait,
conseillait, réconciliait, et recevait les invités.
Un
jour, quand il faisait noir et froid, un inconnu était venu frapper à sa porte.
Elle
alla avec vigueur à sa rencontre, un vieillard blotti dans un coin en
solitaire, qu’importe dit- elle, qu’il soit un mendiant où autre, elle rentra
vite à la maison. Imma Zouzou, sortit de nouveau les bras chargés de provisions,
le bonhomme, était un colporteur, un marchand ambulant des campagnes, avec son
burnous usé, ses gants de laine et sa canne à pointe de fer, ce vendeur à la
criée, faisant du porte-à-porte, une balle de marchandises sur le dos,
proposant un large éventail de produits ; du linge, tissu, rubans,
pommades et potions, à la coutellerie, des objets les plus insignifiants aux
plus exotiques. Pourtant le pauvre homme ne réalisait que de bien maigres
profits et il acceptait bien volontiers, l’assiette de soupe, le bout de pain,
que la vieille lui offrait, et le gite dans la grange ou l’écurie si toute
fois, le maître de maison était d’accord.
La
grand-maman sortait à chaque fois qu’elle entendait la criée, toujours les bras
chargés de denrées et de vêtements, le colporteur venait régulièrement en
s’arrêtant spécialement devant le portillon, il s’assit en attendant la sortie
de l’aïeule qui portait le caftan, jusqu’au jour, où l’attente fut longue,
presque éternelle, et nulle porte ne s’ouvrait, il demanda alors au premier
passant de ses nouvelles, la vieille était morte emporté par le froid de
l’hiver, et le marchand, pleura longuement sa bienfaitrice, il se releva, en
s’appuyant sur sa canne à la pointe de fer, il s’en alla pour toujours, en
sachant que rien ne serait plus comme avant, car seule la vieille savait que celui
qui se faisait passer par colporteur, afin qu’il n’éveille pas de soupçon,
était en réalité un pauvre mendiant.
Imma
Zouzou, avait pour habitude de nous servir, du petit-lait (ighi) et du beurre
(udi), tiré du mouvement dû va et vient de la calebasse, une grosse courge, une
fois séchée et vidée, sert à la fabrication d’ustensiles traditionnels tels que
récipients et gourdes.
Ce
laitage est toujours, accompagné de figues « tazarth ou inighmane »
séchées au soleil, sur des claies (thidnit) en tiges tressées localement à
l’automne, et sélectionnées parmi les meilleures variétés, dont, la succulente
figue, appelée goutte d’or, sucrée et moelleuse, et lorsqu’elle est mure et à
point, une vraie goutte de miel s’écoule sur son extrémité.
Conditionnées
et bien conservées, comme l’huile d’olive, dans d’énormes jarres en terre
cuite « achvali », scellées par de l’argile, et dans, de plus
petites « thakhavit », à partir desquelles, ils puisaient la ration
journalière.
Sans
oublier la galette « aghroum », le pain kabyle, servi chaud, trompé
dans de l’huile, un met délicieux et apprécié.
À
sa mort,
Lakhdar était contraint de prendre une seconde femme, qui meurt
quelque temps après, à la suite des complications d’une maladie chronique.
Lakhder
a donné naissance à quatre (4) garçons Ayachi-Abdelkader-Mouloud et Khaled, et
quatre (4) filles, Aldjia Taklit Tama et Djamila.
– Ayachi, Chahid, né en 1935 et
mort 1957, durant la guerre de libération nationale.
– Abdelkader, l’ex-immigré et le
mari à Khadîdja.
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