mercredi 15 juin 2016

la société Larafienne


Dans un document inédit
Voila un document rare et inédit, une lettre rédigée de la main de Mr Kermiche Cherif demandant le transfert du siège de la société Larafienne de Paris à la mosquée de Guenzet. Ce document, comporte des recommandations à suivre afin de transférer le bureau de ladite association et son nouveau conseil d’administration de l’époque de Paris à Guenzet, dont la plus part des membres sont nés bien avant 1800. Le document est établi probablement en 1938, selon une indication portée en marge d’une des 4 feuilles où le rédacteur a effectué une opération de soustraction de l’année de naissance d’un membre du conseil et l’année à laquelle le document à été fait. Ce document, m’a été remit récemment par Mr Makhlouf Hamid, pour être étudié, « décrypté », car peu lisible, et difficilement traitable, il est retranscrit par nos soins, tel quel, avec ses erreurs et ses fautes d’orthographe. Qu’il soit un outil de travail et un document d’histoire pour les générations futures. Dont voici le texte :
Chers sociétaires de la société Larafienne
Nous avons l’honneur de vous informez que nous avons pris connaissance de la lettre adressée au notable Kechida Sghir, ainsi que celle de Kermiche Chérif.
Par conséquence, vous pourrez être fier, comme nous le sommes nous ici aussi de cette organisation qui a pour but de grouper tous les originaires de la fraction Laraf.
Ici dans le village, il y’a des hommes capables de tout et ils sont décidés de mener une lutte acharnée pour combattre toute les rayons de réactions qui veulent troubler le bon accord de notre union fixée à l’islam et nos ancêtres Du temps que Kermiche Chérif, était en France, vous avez déjà parlé ensemble que vous voulez transférer le siège du bureau à Laraf, comme il dit déjà l’article 5 du programme.
Le siège du bureau qui est actuellement à Paris, 95 rue St Antoine peut être transférer à Laraf, ou un lieu selon la décision du bureau. Les membres du conseil d’administration sont déjà désignés et nommés par les notables de la fraction de Laraf notamment Kechida Sghir.
Nous nous les indiquerons ci-dessous
Le siège du bureau sera installé à l’endroit de l’extérieur de la mosquée sis entre Bahmed Arezki et le rez-de chaussée de la mosquée.
Liste nominative des membres du conseil d’administration :
-président d’honneur : Kechida Sghir
-président : Ouslati Mohamed
-vice-président : Hafri Amar
-secrétaire : Kechida Mokrane
-secrétaire adjoint : Belaid Yahya
-trésorier : Bahmed Slimane
-trésorier adjoint : Gendouar Arezki
-contrôleur : Ourabia Larbi
Assesseurs :
-Kerma Bachir - Kechida Sghir -Abderahmane Ouali
-Mamah Hamimi -Yahi Slimane -Daikhi Bachir
-Haouza Bachir -Yahi Tahar -Oularbi Mohamed
-Guehdouche l’hocine -Meddour Seddik -Abderahmane Tahar
-Benlali Amar -Meddouni L’hocine -Hamoui Ouali
-Zouaoui Meziane -Kermiche Lamri -Haouza Said
-Daikhi Ahmed -Abbas Meziane -Benlali Larbi
-Ousaid Amar -Bahmed Ouali -Bahmed Mohamed
-Bahmed Tahar -Saidi L’hocine -Kermiche Ouali
-Abachi Bachir -Harfiche Meziane -Mazouzi Tahar
-Abbas Tahar -Harchaoui Amar -Bouchemla Amar
-Saidi Belkacem -Rabia Amar -Bouchemla Tahar
-Zerkoune Larbi -Ouali Said -Abderahmane Slimane
-Hafri Mouloud -Gaoua Ahmed -Meddour Salah
-Belaid Seddik -Saidi Said -Bahmed Cherif
-Tamrart Sghir -Bahmed Arezki -Ourabia Salah
-Kermiche Arab -Guetal Laid -Bouchlaghem L’hocine
Nous ajoutons ainsi de nous faire savoir ce qu’il faut
-c’est d’acheter premièrement :
Un papier timbré : dans ce papier timbré il faut écrire ceci :
Monsieur le préfet de police de Paris
J’ai l’honneur de vous rendre compte que dans la réunion extraordinaire, le conseil d’administration de l’association Larafienne dont le siège se trouve à Paris, 95 rues St Antoine ,4eme arrondissement.
En date du ………………………………….
A modifié l’article 5 des statuts de la société Larafienne, le siège sera transféré à la mosquée de Laraf Guenzet province de Constantine, ainsi que aux membres du conseil d’administration sera remplacé les nommés suivants :
-Kechida Sghir : président d’honneur
-Ouslati Mohamed : président
-Hafri Amar : vice-président
-Kechida Mokrane : secrétaire
-Belaid Yahya : secrétaire adjoint
-Bahmed Slimane : trésorier
-Gendouar Arezki : trésorier adjoint
-Oularbi Larbi : contrôleur
Membres assesseurs :
-Bouchemla Tahar -Harchaoui Chérif -Ouali Said
-Hafri Mouloud -Meddour Salah -Saidi Said
-Tamrart Sghir -Ourabia Salah -Abderahmane Ouali
-Daikhi Bachir -Oularbi Mohamed -Abderahmane Tahar
Mais aussitôt écrit tout ce qu’on vous a indiqué ci-dessus, vous l’expédierez d’urgence à Mr le Préfet de police de Paris .Maintenant il faut nous envoyé tout le matériel concernant le siège, d’urgence. C’est d’une manière de mettre cela en ordre, utile, du moment que Kermiche Chérif est présent.
1/il faut envoyé le registre qui porte les statuts
2/le livre de souscription et d’adhésion
3/le livre des recettes et des dépenses
4/deux cent cartes d’adhérents
5/deux ou trois cent programmes
Le grand cachet portant le nom de la société Larafienne, guenzet, province de Constantine.
6/le tampon
Prière de les envoyer par coli-postaux en main propre de Kechida Sghir. Nous portons à votre connaissance que nous préparons les photos de la mosquée et la photo des membres du bureau pour les envoyer à Paris. Donc nous avons trop confiance en vous, et ayant confiance sur nous, nous travaillons tous pour le même but et le même idéal dans le cadre de la religion pour triompher notre idéal .il faut de l’union, de l’ordre, de la discipline, et de…..
Bonjour à tous les secrétaires chacun son nom, de la part de tous les gens concernant la secrétaire organisé, actuellement à guenzet-Laraf.
Signe : Kermiche cherif
synthese de lyazid ouali-juin 20165

mercredi 8 juin 2016

Paulette,la Française de Tanaqoucht


Dda Lahcene abbés, né en 1896, fils de Bachir et de Hamimi Taous du village d’Ighoudhane, le grand petit homme, le caporal d’Allemagne, celui qui faisait de la gestuelle, un mode d’expression, car chez lui, tout se devine dans le geste et le regard, quoique loquace et prolixe, avec beaucoup d’esprit, un remarquable parleur. On le sentait dans son langage, et le prolongement de ses sens, dans le mouvement de son corps, un signe de tête, l’agitation des mains et même dans ses lunettes, il tenait des discours presque poétique pleins de sagesse et d’élégance.il disait des mots justes et qui persuadent.
Et comment ne le serait-il pas ? Lui le contremaître et le délégué syndical des travailleurs à l’usine à gaz de France. Son engagement, sa participation active à la vie sociale, politique, et religieuse de son village, attira également l’attention des autorités coloniales une fois de retour à guenzet pour être désigné vice président de la commune de 1953 à 1963.
Durant cette période, le petit caporal, s’était totalement engagé sans contre partie, au coté du front de libération nationale et dévoué à la cause algérienne dans son combat pour son indépendance.
Sa maison fut un refuge et le quartier général des moudjahidines. Mais en retour à la veille de l’indépendance, il fut menacé par les ennemis de la révolution, il quitta de façon précipitée et définitive son village natal pour s’installer à Alger, fuyant ainsi l’épée de Damoclès qui pesait sur lui.
Dda Lahcene, le frère de Belkacem, le mineur de l’Alsace Loraine, d’Abdellah, Mokrane et l’unique sœur Bekka, parti très tôt travailler en France, au environ de 1910, il avait alors 14 ans, et il y resta « sans lever le pied » trente longues années durant et sans donner signe de vie. C’est là qu’il fit la connaissance de sa première épouse, une parisienne du nom de Fernande Renné Terouinard, avec laquelle il à eu deux enfants. D’abord, naquit en 1925, une belle petite fille, grasse,blonde aux yeux bleus, gaie et rieuse, prénommée Paulette et surnommée « Fifine » puis nait un garçon, Mahfoud à son retour au bled vers les années trente(1930).
Au pays, Dda Lahcene, sa femme Fernande, et sa fille Paulette qui était alors âgée de sept ans se sont acclimatées à la vie rurale, et Fernande se plaisait énormément et ne tarda pas à embrasser l’islam et devint une pratiquante convaincue, elle avait vécue heureuse jusqu'à sa mort le neuf juillet 1954 à l’hôpital de Bougaa. Elle fut enterrée au carré familial des Abbes au cimetière de Haouche Nith Yacoub à Guenzet.
Quelques temps plus tard, Dda Lahcene, prend une seconde épouse, Zid Taous (1918) dite Zaba n’Bouka, avec laquelle il a eu quatre enfants : Mohand Ouamer, Chabane, Nedjma et Karima. Il tire sa révérence le 26 juin 1986, à l’âge de quatre vint dix ans (90), mort, loin de son village, dans l’anonymat le plus total, et sans qu’il soit reconnu par les siens comme militant de la cause nationale.
Quand à la petite Paulette, « Fifine » pour les intimes, celle qui raffolait de friandise et de chocolat, désormais appelée Cherifa, parlait couramment kabyle, fière d’appartenir à cette communauté, où elle se sentait utile et parmi les siens , sans jamais songer un seul instant à reprendre attache avec sa ville natale, digne de vivre à la source du naturel et du vrai, même si le monde de la campagne où tout est le prix de la sueur, où le cœur s’endurcit comme les mains à force de peiner.
Elle était belle comme la lune, douce et affectueuse avec ses enfants et son voisinage immédiat.
Elle ne s’est pas donné trop de mal pour s’adapter, il y avait dans sa nature quelque chose qui semblait s’accommoder assez bien ,tel un moule qui s’emboitait harmonieusement aux caractères à la vie paysanne.
Devenue femme,bien belle avec son habit traditionnel « thaqendourth », brodé de dentelles, dans un corps robuste ,des joues roses gonflées, des gros bras ronds sortant des manches, et un regard plein de tendresse, Chérifa épousa Seddik (1917/1990), un membre de la famille des abbés, le fils de Tahar et Hadda Abbes, le cousin germain de dda Lahcene, maçon de profession. Elle donna naissance à quatre enfants : Smaiel(1944), Abdelmadjid (1947), l’actuel muezzin de la mosquée el Qods de Guenzet, le père à Tahar, Brahim, Abdenour, Moufida, Souad et Fouzia. Au défunt Zoubir (1950/1990), l’époux de Bekka Makhlouf, la fille du chahid Mohamed Makhlouf et la sœur de Makhlouf Makhlouf l’ex maire de guenzet. À Zahra(1960), et Nassiba (1967).
Paulette, comme par un pur hasard, ou sur un concours de circonstance, trouva la mort en 2003 à Annaba, dans un tragique accident de la route lors de la visite qu’elle rendait à son fils Smaiel. Paulette la Parisienne, la française de Tanaqoucht, l’angélique petite Fifine, Chérifa la kabyle, est partie pour toujours vers sa dernière demeure, rejoindre ainsi les siens, elle avait alors soixante dix huit ans(78), Paix à son âme.
LYAZID OUALI JUIN 2016<

La parabole du vert et du bleu, « ccah yahwa-yagh »

NB : Ce texte, par son contenu, va peut-être fâcher certains d’entre vous, qu’ils trouvent ici toute ma sympathie et ma b...