mercredi 27 juillet 2016

Faut-il ressusciter le bouc « Abbadh » ?


L'eau source de vie
En 1061(XI siècle), voila plus de quarante générations passées, quand Yala, le légendaire fondateur des béni Yala fuyant l’invasion hilalienne, les hommes aux méharis, abandonnant terres et maisons, il quitta ainsi avec toute sa famille, et son bétail, de façon définitive son foyer d’origine à Qalaa Béni Hammad, pour gagner les montagnes du nord. Il s’aventura alors dans le pays voisin d’ith Yala à la recherche d’un endroit paisible et confortable et grâce à son bouc qui revenait chaque soir au bivouac avec sa barbiche toute trompée d’eau .il le suivit sans tarder dans les clairières, ou l’herbe était en abondance. C’est alors qu’une source d’eau jaillissait des entrailles de la terre, au milieu d’une dense foret de chênes, de pins et de genets et qui depuis portait le nom d’ABAD en hommage au bouc.
Domestiquée, la source alimentait en eau potable la population de Taourirt Yacoub (la petite colline de Yacoub) et ses environs, où Yala s’est établi avec toute sa maisonnée voila dix siècles.
Le village d’ith Yala était alimenté en eau courante par deux grandes sources, la fontaine d’ighzer n’thala (le ravin de la fontaine), et la source d’el anser uzlu (la source où on égorgeait), qui déverse tout son potentiel hydraulique dans le château d’eau situé sur les hauteurs de Bouzoulith. C’est à partir de ce réservoir d’eau que s’effectue l’approvisionnement de la population de Guenzet et les hameaux environnants jusqu'à Aourir.
Quand la source d’el Anser venait à se tarir, et les besoins hydriques se faisaient cruellement sentir, et devant l’incapacité des autorités locales de l’époque à solutionner le problème du manque récurrent d’eau potable, et les actions citoyennes répétitives, vaines et infructueuses des sages du village. Une poignée* de braves gens, poussé par le « nif », et la solidarité villageoise, ont jugé utile de prendre les choses en mains et se sont spontanément constitué en comité de village afin d’apporter leur modeste contribution à régler le problème du stress hydrique dans une région qui a de l’eau à en revendre.
Pour le comité, le but est de réinventer l’esprit de Tadjmaat, ou tout citoyen quelle que soit sa condition peut prendre la parole pour exposer ses idées et s’impliquer ainsi davantage dans la gestion de la cité .ce système qui s’apparente aujourd’hui à une sociocratie.
Fort de ce principe et en comptant sur la solidarité ancestrale acquise depuis la nuit des temps, et sa diaspora éparpillée à travers tout le pays et à l’étranger, et après avoir mené une vaste et rude campagne de sensibilisation, le comité est arrivé grâce aux donations des concitoyens et à l’aide d’un sourcier et en forant la terre au bon endroit au lieu-dit « thansawth » à mettre à jour une réserve d’eau avec un débit appréciable, immédiatement raccordée au principal château d’eau de Bouzoulith et remit à la gestion des pouvoirs publics.
Avec le temps d’autres forages ont été réalisés, d’abord à deux reprises du coté d’el médersa par l’Apc de Guenzet pour répondre aux besoins toujours pressants et qui se sont avérés infructueux fautes d’une étude sérieuse au préalable.
Ensuite un autre forage a été mit en service du cote de l’école Medouni Mohamed Cherif et qui semble être toujours fonctionnel.il alimente jusqu'à l’heure actuelle la population de souk Ouadda (le marché d’en bas).
à guenzet, le stress hydrique est une pathologie dont souffrent au quotidien les villageois, dans les meilleurs des cas, l’eau arrive dans les robinets , tous les trois jours, juste pour une petite heure, quand ce n’est pas la pénurie durant plusieurs mois, voire des années, sans exagérer comme c’est le cas pour certains malheureux hameaux et autres quartiers de guenzet centre où le versant ouest de Tanaqoucht du coté d ‘agouthi l’djemaa (le tas de fumier de djemaa) n’a pas vu une seule goutte d’eau couler dans le robinet depuis belle lurette.(la djemaa possédait autrefois sa propre sonde,elle alimentait alors la mosquée larraf,et quelques foyers,mais depuis que la pompe est tombée en panne,elle n'a jamais été réparée ou remplacée faute de moyen financier et quel moyen!!!la pompe ne coûte que 150 mille dinars ).
Pour l’anecdote, un citoyen d’Alger, avec l’espoir de se ressourcer, est parti passer quelques jours au bled. Quelques jours plus tard il s’est plaint à son voisin de la pénurie d’eau, un résident permanent à l’opposé de sa demeure sur le versant ouest de Tanaqoucht, sur la même lignée de la mosquée Larraf, et séparée du versant est par la piétonnière principale.
Le villageois, habitué, et en homme averti, conseilla son nouveau voisin de se réveiller plus tôt vers les coups de sept heures du matin pour pouvoir accéder à la précieuse source de vie, il finit d’ajouter dans un soupir de désespoir:
-« Si toi tu peux en profiter, quoique juste pour une petite heure, moi, par contre je n’ai même pas droit au souffle de l’eau dans mes robinets, voila une éternité ! ».
À ces propos, touchants, émouvants et qui provoquaient la sympathie, le voisin, dans un élan de solidarité lui remet la clé de sa maison en lui disant de se servir autant qu’il en voudra et retourna précipitamment chez lui à Alger.
Ce qui est paradoxal, et frôle le comble de l’ironie, c’est que certains quartiers de Guenzet ont de l’eau 24h/24 !!Hé oui, quotidiennement et sans coupures !
Sans que les habitants d’autres contrés ne soient jaloux du bonheur des autres, ils ne demandent qu’a partager de façon équitable cette précieuse denrée dans cette période de disette. Les citoyens de Bouzoulith et de Thadarth, les locataires de la daïra, se sont jamais plaint de manque d’eau, peut-être grâce à la proximité du château d’eau qui les alimente quotidiennement, ou bien à cause d‘une autre raison qui reste mystère et boule de gomme,
Et pourtant, ce n’est pas l’eau qui manque à Guenzet, La fontaine communément appelée thala, est légion dans la région d’ith Yala.ces fontaines publiques, un lieu mythique chez les Kabyles, source de vie, d’inspiration pour les poètes, et un lieu de rencontre et de palabre par excellence pour la gent féminine où les femmes étaient des reines sans égales.
À Bouzoulith, autrefois, thala Hiwa, El Ensser, Tharga N’Boukhafa aujourd’hui seule Thiramts est fonctionnelle. Thala Wadda (Ighzer N’thala) ruissèle doucement. A Thamast, nombreuses sont les fontaines, Thala Bitich, aami Yahia, Thala Ussatouf, Taquitount, Thala Khalath et Imidjéne Ibouzidhéne. À Taourirt Yacoub, abbedh (abad) coule toujours même si elle est capricieuse en été, Thala Merzou, Thala Thaqdhimts. A Taourirt Thamalalt (la petite colline de schistes), Thala Lotta Ugalmime, À Thighremt, l’eau cristalline, de Dar El Hadj impressionne toujours visiteurs et riverains par sa fraicheur et son débit fougueux et qui cache une autre source moins connue Thala Imasbahen. A Ighoudhane, Acharchour Uffella, Thala Youzat, Amedjdhoub, Thala NIth Gharssa, et Tharga N’thaawints. A chrea Thala Hamza. À Aourir Eulmi, Thala Thalamest, Thala Thamaterfouth, et Thaawint. A Timenquache, Thala Ilaftane, Thamakhoukhth, Thacharchourth et Thaawint. On retrouve également thala N’Tquitount, Thala Wadda et Thala Ydir à Aghdan Salah. Thala Issoumer à Issoumer. A Ith Kerri, Thala Thaqdhimts, et Thala Ighil N’Boudha.et enfin à Foumlal Thala Wadda et j’en oublie beaucoup.
Alors,Pourquoi l’eau ne coule pas à flot à Guenzet ? Pourquoi les robinets sont à sec ?où se situe réellement le problème ?faut-il ressusciter le bouc Abad pour trouver de l’eau à ith yala ?
lyazid ouali juillet 2016
http://www.goeasyearn.com/?ref=lyazid

La parabole du vert et du bleu, « ccah yahwa-yagh »

NB : Ce texte, par son contenu, va peut-être fâcher certains d’entre vous, qu’ils trouvent ici toute ma sympathie et ma b...