Lakhder
le « Viking »
Après,
Slimane ; l’ainé, d’Axxam Waada, vient en seconde position, le Viking
à la chevelure blonde, Lakhder
Bahmed né en 1889 dit-on, et mort, en 1981 à l’âge de 92 ans. Il avait passé presque,
toute sa vie, à travailler la terre, du côté « d’Ighdem », et « Aghernouz ».
Il
fut un véritable agriculteur, qui a toujours vécu du travail de la terre,
travailler la terre est un code d’honneur chez le paysan, répète-t-il, vous ne
pouvez pas comprendre ces montagnards, fiers et orgueilleux, porteurs de
valeurs de résistance, où l’effort prenait un véritable sacrifice, l’homme est
fait de la terre et revient naturellement vers la terre, ajoute-t-il.
Maintenant
les paysans sont contraints, de devenir citadins, malgré eux, sans repères,
égarés dans les grands centres urbains, ils n’ont plus le sentiment d’exister.
Il faut juste les voir, dans les quartiers, à la recherche de leurs semblables,
pour un brin de causette, et ensemble ils voient le temps passer, et ensemble,
ils attendent la mort, le repos du juste, la délivrance de ce sentiment de ne
plus être utile, avec le testament accroché sur les bouts des lèvres, celui
d’être enterré dans son village.
En
Algérie, le figuier et l’olivier collaient, comme une marque ou un label d’un
produit, à la définition du paysan kabyle (zit k 'bail, karmous k’bail), car
les deux tiers du verger oléicole sont concentrés dans les régions
montagneuses, de la basse et la haute Kabylie.
La
variété rustique, « Achemlal », qui nécessite peu de moyens pour le
maintien, est la plus répondue considérée comme étant bonne productrice d’huile
d’olive et de bonne qualité.
Quant
au figuier, cet arbre mythique et mystique, dont les variétés sont nombreuses,
et tout aussi bonnes les unes que les autres, certaines plus précoces, la figue
fleur (bakour), ou la figue d’été, dont la cueillette se fait au commencement
du mois de juin, à mi-juillet. Variétés charnues, et peu sucrées.
D’autres
plus tardives, appelées les « figues secondaires », de Taamriwth, la
plus convoitée des figues de couleur verte et à peau fine, du premier choix,
Averkane, Azendjar (rougeâtre), El Ghoudani, noires et petites, à lamaala,
variété, noire est peu sucrée, bouankik ou voughandjour (courcourelle), grosse
figue à la forme d’un long nez charnue et sucrée à consommer rapidement, car
elle se conserve mal. Toutes ces variétés constituent le plus gros de la
production, et murissent de façon échelonnée de la fin du mois d’aout jusqu’aux
premières gelées.
Lakhder
a passé quelques années, comme tous ses semblables à cette époque, à tenter une
aventure au-delà de la mer, où les conditions de travail étaient inhumaines,
voire esclavagistes, et il rentre, vite au pays, les mains vides, mais la tête
pleine d’expérience et de mauvais souvenirs.
Un
véritable colosse, à qui, on fait appel à chaque travail nécessitant, force et
rigueur, il a fini par avoir le dos courbé, par le poids des ans, tel un roseau,
son visage semblait frôler le sol, ce qui attira, un jour, la curiosité, d’un
enfant le voyant courber l’échine.
L’enfant
presser de l’aider s’approcha du vieillard, lui prend la main, et lui crie à l’oreille :
–
« Que cherches – tu grand-père ? » Le vieux, avec un air plein
de tristesse et de regrets ; réplique :
–
« oh ! Mon enfant, je suis à la recherche de mes années de jeunesse, que
j’ai perdues ! »
Lakhder,
l’ami de ZI-laid (Laribi Laid) le longiligne, le père à la battante et la
passionnée de la langue tamazight, Taklit H’mida,
son voisin d’en face, qui habitait, le même quartier (Amtiq) Nith Bahmed, celui
qui fut victime d’une plaisanterie de gamins, lorsque, au petit matin, on
ouvrant la porte d’entrée, il faillit être enseveli par un mur de pierres érigé
à la hâte, la veille et soutenu par la porte. Il s’écria à l’adresse de son ami
intime Lakhder : « Viens à mon secours, on est attaqué par le Géni ! ».
Aujourd’hui,
sa maison et celles des autres sont à l’abandon, et ça fait énormément de la
peine, et du chagrin, car c’est, tout un pan de notre histoire qui s’en va. Du
quartier, il n’en reste pas grand-chose.
Son
second ami, le grand, petit homme Abdallah Uabbas (Abes) le père à l’actuel
Abderrahim. Tout comme Lahcen Uabbas, l’ex-maire de guenzet au temps des
Français, ils descendaient de la grande lignée des IABASSIYEN.
Dda Lahcen était marié à une Française qui
s’appelait « Juliette », elle avait une fille prénommée
« Fifi », la mère à Madjid Ubbas l’actuel muezzin de la mosquée El
Qods.
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