mardi 6 janvier 2015

lakhder le "viking"

                                           Lakhder le « Viking »

Après, Slimane ; l’ainé, d’Axxam Waada, vient en seconde position, le Viking à la chevelure blonde, Lakhder Bahmed né en 1889 dit-on, et mort, en 1981 à l’âge de 92 ans. Il avait passé presque, toute sa vie, à travailler la terre, du côté « d’Ighdem », et « Aghernouz ».

Il fut un véritable agriculteur, qui a toujours vécu du travail de la terre, travailler la terre est un code d’honneur chez le paysan, répète-t-il, vous ne pouvez pas comprendre ces montagnards, fiers et orgueilleux, porteurs de valeurs de résistance, où l’effort prenait un véritable sacrifice, l’homme est fait de la terre et revient naturellement vers la terre, ajoute-t-il. 
Maintenant les paysans sont contraints, de devenir citadins, malgré eux, sans repères, égarés dans les grands centres urbains, ils n’ont plus le sentiment d’exister. Il faut juste les voir, dans les quartiers, à la recherche de leurs semblables, pour un brin de causette, et ensemble ils voient le temps passer, et ensemble, ils attendent la mort, le repos du juste, la délivrance de ce sentiment de ne plus être utile, avec le testament accroché sur les bouts des lèvres, celui d’être enterré dans son village.
 
En Algérie, le figuier et l’olivier collaient, comme une marque ou un label d’un produit, à la définition du paysan kabyle (zit k 'bail, karmous k’bail), car les deux tiers du verger oléicole sont concentrés dans les régions montagneuses, de la basse et la haute Kabylie.

La variété rustique, « Achemlal », qui nécessite peu de moyens pour le maintien, est la plus répondue considérée comme étant bonne productrice d’huile d’olive et de bonne qualité. 
Quant au figuier, cet arbre mythique et mystique, dont les variétés sont nombreuses, et tout aussi bonnes les unes que les autres, certaines plus précoces, la figue fleur (bakour), ou la figue d’été, dont la cueillette se fait au commencement du mois de juin, à mi-juillet. Variétés charnues, et peu sucrées.

D’autres plus tardives, appelées les « figues secondaires », de Taamriwth, la plus convoitée des figues de couleur verte et à peau fine, du premier choix, Averkane, Azendjar (rougeâtre), El Ghoudani, noires et petites, à lamaala, variété, noire est peu sucrée, bouankik ou voughandjour (courcourelle), grosse figue à la forme d’un long nez charnue et sucrée à consommer rapidement, car elle se conserve mal. Toutes ces variétés constituent le plus gros de la production, et murissent de façon échelonnée de la fin du mois d’aout jusqu’aux premières gelées.

Lakhder a passé quelques années, comme tous ses semblables à cette époque, à tenter une aventure au-delà de la mer, où les conditions de travail étaient inhumaines, voire esclavagistes, et il rentre, vite au pays, les mains vides, mais la tête pleine d’expérience et de mauvais souvenirs.  
Un véritable colosse, à qui, on fait appel à chaque travail nécessitant, force et rigueur, il a fini par avoir le dos courbé, par le poids des ans, tel un roseau, son visage semblait frôler le sol, ce qui attira, un jour, la curiosité, d’un enfant le voyant courber l’échine.
L’enfant presser de l’aider s’approcha du vieillard, lui prend la main, et lui crie à l’oreille :

– « Que cherches – tu grand-père ? » Le vieux, avec un air plein de tristesse et de regrets ; réplique :

– « oh ! Mon enfant, je suis à la recherche de mes années de jeunesse, que j’ai perdues ! »

Lakhder, l’ami de ZI-laid (Laribi Laid) le longiligne, le père à la battante et la passionnée de la langue tamazight, Taklit    H’mida, son voisin d’en face, qui habitait, le même quartier (Amtiq) Nith Bahmed, celui qui fut victime d’une plaisanterie de gamins, lorsque, au petit matin, on ouvrant la porte d’entrée, il faillit être enseveli par un mur de pierres érigé à la hâte, la veille et soutenu par la porte. Il s’écria à l’adresse de son ami intime Lakhder : « Viens à mon secours, on est attaqué par le Géni ! ».

Aujourd’hui, sa maison et celles des autres sont à l’abandon, et ça fait énormément de la peine, et du chagrin, car c’est, tout un pan de notre histoire qui s’en va. Du quartier, il n’en reste pas grand-chose.

Son second ami, le grand, petit homme Abdallah Uabbas (Abes) le père à l’actuel Abderrahim. Tout comme Lahcen Uabbas, l’ex-maire de guenzet au temps des Français, ils descendaient de la grande lignée des IABASSIYEN.
 Dda Lahcen était marié à une Française qui s’appelait « Juliette », elle avait une fille prénommée « Fifi », la mère à Madjid Ubbas l’actuel muezzin de la mosquée El Qods.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La parabole du vert et du bleu, « ccah yahwa-yagh »

NB : Ce texte, par son contenu, va peut-être fâcher certains d’entre vous, qu’ils trouvent ici toute ma sympathie et ma b...