mon ami ,le boxeur
Ce poème est dédié à un grand monsieur de mon village, né à Legata (SAS) en 1937.il immigra tôt en France ou il côtoya de grands nom de la boxe tel Cherif Hamia, avec lequel il tissa une grande et longue amitié.il devint à son tour un amoureux du noble art qu’il pratiqua durant de longues années avant de rentrer définitivement chez lui en Algérie, plus exactement à Zemmouri (courbet), profitant de sa retraite auprès des siens . il est connu au village par son engagement sans faille depuis son enfance à la cause palestinienne qu’il défend bec et ongles par tous les moyens pacifiques, à cette cause, plusieurs banderoles sont suspendues sur le fronton de sa maison qui attirent volontiers les regards des passants.
Assis au seuil de la porte Sur une chaise roulante La vue fragile, troublante Mémoire courte, linotte La voix éteinte et hagarde Il voit les années défilent. Quand on perd le jeu de jambes Quand on a les mains qui tremblent Quand on ressent plus ses membres Quand passe l’aube au soir sombre Quand on n’a rien à attendre Tu mets le pied dans la tombe. Quand tu crains venir la nuit Quand rattrapé par l’ennui Quand le printemps se flétrit Quand on sent perdre l’ouïe Quand partent les vieux amis vieille branche, mon vieux pote ! La face creusée d’empreintes Le nez plat, pieds de marmite Les coups de poing sur les cotes Coudes bas, la tête haute C’est l’honneur qui se révolte Jamais le genou à terre. Tu as frayé ton chemin Par le cran, les coups de poings Par l’effort, l’amour du bien Tu as compris que rien, rien Ne se donne, tout se prend La vie, un combat sans fin. Tu étais le roi du ring Toi qu’on surnommait le « King » Tu étais parmi les grands Tu as défié le temps Sans jamais quitter tes gants De grands cœurs, de nobles âmes. Quoique, rattrapé par l’âge Mais, rien ne te décourage Toi, qui boxe davantage Contre le mal, le dommage Les guerres et leurs ravages La nef bravant la tempête. Tu nous répète souvent La vie, C’est comme la boxe Être debout, coups sur coups Bras de fer, ghetto de Bronx À la voile aux grés des vents Survivre à ses cicatrices. Mon cher ami, le boxeur L’hymne, l’esprit des vainqueurs Une larme de bonheur Tu resteras dans mon cœur Pour tout le temps, pour toujours Même, au-delà de la mort.L. Ouali juillet 2018