mardi 3 février 2015

L’histoire fantastique du Bar comptoir du « café des amis »

          L’histoire fantastique du Bar comptoir
                   Du « café des amis »

C’est au mois de juin, au « café des amis » de Mustapha NIth Ammar, où je sirotais un café presse, en compagnie de quelques amis, mon regard se posa sur le comptoir, sur lequel j’étais accoudé, un véritable chef-d’œuvre s’offre à mes yeux, un Comptoir Bar, sculpté d’une main de maître, de fabrication artisanale, en chêne massif, agréable au toucher, recouvert d’étain, surmonté d’un meuble sur la façade arrière comme accessoire. 
Mustapha, qui remarqua mon admiration devant une telle merveille, s’approcha doucement et m’apostropha :
— « Alors, il te plaît le comptoir ? » dit-il d’un ton souriant.
— « Un bijou ! » répondis-je » avec enthousiasme.

Mustapha s’approcha de moi davantage, si comme s’il allait me faire une confidence, il enchaîne :
— ce bar comptoir dit-il, à une histoire, il est encore debout, après 50 ans de service !. Il appartenait à l’époque, à un français propriétaire d’un bar à « Zaati », à l’entrée Est de Guenzet, sur la route de Bordj-Zemmoura, à quelques mètres de l’actuelle mosquée El Atiq, à son départ en 1959, il fut racheté par mon père l’Mouloudh NIth Ammar alors garde champêtre, lors de l’ouverture de notre café en ce même endroit et depuis toujours à Lotta n’souk, pour une modique somme de 200 francs.

Le Français, propriétaire du bar, a eu une nébuleuse idée d’apprivoiser une compagnie de perdrix, avec laquelle il décorait sa devanture, il les nourrissait de graines de semences, toujours à heures fixes, et les entretenait avec attention et amour, attirant ainsi beaucoup de curieux, et les clients ne manquaient pas. 
La cage, posée sur le comptoir, contenant des perdrix gambra, appelées aussi perdrix rouges de barbarie, leur plumage arbore de jolies couleurs rougeâtres avec des dominantes noires et blanches sur le ventre, qui lui assure un excellent camouflage au cœur de la végétation basse.

Un jour il décida, de les relâcher, devant un parterre de clients mécontents, car ils n’entendront plus leur gloussement, les perdrix plus que jamais libres, prennent leur vol à coups d’ailes rapides et bruyantes vers le maquis avoisinant.

À la surprise générale, le soir ; juste au coucher du soleil, à l’heure fixe de l’habituel repas, la volée de perdrix fut son entrée, se posa sur le comptoir et pénètre à l’intérieur de la cage pour se nourrir, et sans tarder somnole puis tombe dans un sommeil profond jusqu’au matin.

Chaque jour, au petit matin, avant l’aube, elles quittent leur « mangeoire », passent la journée à un point d’eau, et se reposent dans un endroit abrité durant les heures les plus chaudes, et le soir venu reprennent à l’heure tapante, et de façon presque magique, leur envol vers le « dortoir » : le Bar.

Tout le monde était intrigué par ce comportement inhabituel de ces gallinacés pourtant de nature sauvage, et après moult recherches, il s’est avéré que le Français, le propriétaire du bar, introduisait dans les graines de semences des opiacés qui au fil du temps les rendaient dépendantes. 
Accoutumées. Les perdrix reviennent chaque soir, à la même heure et au même endroit à la recherche de la graine « miracle », jusqu’au jour, de retour vers le bar, qu’elles trouvèrent fermé à jamais, elles regagnèrent ainsi et pour toujours, la vie sauvage, dans les maquis d’Ith Yaala et d’ailleurs.



nb/l'autre moitié du bar-comptoir est visible au café des Aissa (Tahar Uslimane) chez

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