les batisseurs du village
Arezki Uhafi, de
son vrai nom, Hafri Arezki était le précurseur des maçons à Guenzet, issu d’une
famille de bâtisseurs, de père en fils, il a appris le métier dans le tas, tout
est dans la tête, pas besoin de dessin, ni de croquis, il est l’architecte, le maçon
et l’entrepreneur, en même temps, c’est lui qui a initié également d’autres
hommes à ce métier et à venir renforcer l’équipe composée, de son fils layachi
et son cousin germain, , et d’autres,
Seddik Uabbas (Abbes Seddik), Taieb El Ghidouche (Abderrahmane Taieb), Rabah
nith Bahmed, Berkouk Berkouk et Amar ubouchmoukh (Bouchemla Amar). Un peu
plus tard, d’autres sont venus, prendre le relai, comme DDA Bouhou uhafi, DDa
Ouaki Lahmidi…
Ils
sillonnaient les villages et les hameaux, avoisinants : Tadarth,
Bouzoulith, Aghelad n’Salah (le tas de pierres qui borne la propriété de
Salah), Ighoudane, Taourirt Tamellat (la petite colline blanche de schistes), Ighil
Lekhmis (la crête du marché du jeudi), Tizi Medjber (le col de Medjber), Taourirt
Yaqoub (la petite colline de Yaqoub), jusqu’à Tighremt (Dar El-Hadj), à bâtir
maisons et fontaines, à restaurer sols et toitures, il n’y a pas un endroit où
ils n’ont pas laissé leurs empreintes, ils sont les maîtres d’ouvrages de
presque la moitié des maisons du village. Du matériel, et outil de travail, pas
grand-chose, ils leur suffisaient juste d’une truelle, une taloche et d’un fil
à plomb et le tour est joué.
Ils avaient du génie, et du
savoir-faire, à force d’exercer et d’apprendre, le résultat est dans l’effort,
la méthode appliquée et le fruit d’un compromis de toute l’équipe, car ce n’est
pas par hasard que le style et le patrimoine architectural
transmit d’une génération à l’autre fut préservé.
La réalisation d’une
maison ou d’une autre structure, œuvre de toute une vie, est abordée avec
rigueur et efficacité, le maître d’œuvre ; Arezki et ses maçons, tiennent
compte des désirs et des besoins du propriétaire et dans le respect des délais
et du budget, et souvent font crédit, pour des mois voir des années à ceux qui
ne peuvent s’acquitter de leur dû, car pour beaucoup de gens du village,
rassembler, une aussi grande somme pour la construction d’une maison est
extrêmement difficile, voir inimaginable, vu, leur maigre profit tiré du
travail de la terre, et l’absence d’autres ressources financières. Parfois les
villageois utilisent un autre moyen de payement : le troc, en cédant l’équivalent
d’une parcelle de champs, par ci, d’une bête de somme par là, qui est revendue
par la suite pour payer les ouvriers.
Pour les plus chanceux, c’était
une période plus ou moins faste, en empruntant la maxime « quand le
bâtiment va tout va, » ils ont créé de l’emploi dans le village, des
ateliers de menuiserie, pour la fabrication des portes et fenêtres, des
exploitations de carrières d’argile qui fournissent la matière première des
tuiles : » Takhwat » à Tassift nith Halla, et à Ouaouchia
appartenant à la famille Ubenathmane, des magasins de matériaux de construction
ont vu le jour, des bûcherons, pour couper et transporter à dos de mulet, le
bois depuis les maquis et forêts de la région, des forgerons pour la
serrurerie, et autres besoins de la ferronnerie : fer à cheval, hoquets…..
Actuellement
dans le village, plusieurs bâtisses et fontaines encore debout sont l’œuvre de
cette équipe, ainsi la légendaire source d’eau, qui porte le nom du bouc du
père fondateur Djeddi yaala, « thala Abad » la plus ancienne des
fontaines, fut construite par Arezki et ses ouvriers, « thala N’Guenzet »,
à Ighzer n’thala (le ravin de la fontaine) à l’entrée Est du village, il en est
de même de la mosquée laaraf, située à Taneqoucht (le petit terrain cultivable
à la pioche), de la mosquée d’Ait Ahmed ou Youcef (Ith Ahmed ou Youcef) à « Lahdada »
appelée autrefois Amdoun ihaddaden (le bassin des forgerons) et de plusieurs
maisons appartenant à des particuliers.
À
travers cet article, nous rendons hommage à ces bâtisseurs d’un genre
particulier, pour le travail accompli, dans le respect des traditions
ancestrales, un exemple à méditer de bravoure, et du génie humain.
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