samedi 6 juin 2015

Mes premiers pas à l'école coranique,extrait rêves d'été (thirga unebdhu)


mes premiers pas dans l'école coranique
Au village,j’avais passé d’abord le premier degré de l’enseignement à apprendre et à écrire sur des planchettes les lettres de l’alphabet arabe et quelques textes du livre sacré, le Coran, utiles à la prière, sous l’oeil vigilant d’un instituteur plutôt d’un répétiteur, formé lui aussi dans une des zaouïas, en miroitant sa longue baguette à la main, une badine de saule ou d’olivier, l’instrument du châtiment corporel (la falaka), une sorte de punition barbare ,qui consistait à fouetter la voûte plantaire d’un élève pour des motifs parfois insignifiants. J’avais gardé un souvenir traumatisant du cheikh du village, il possédait une force irrésistible, un regard ferme et terrifiant, des traits durs comme de la pierre, une démarche impassible, inflexible, et stoïque.
Il jugeait et son jugement était sans appel, ses décisions irrévocables que nuls n’osaient contester. Je ne comprenais pas cette soumission des adultes qui lui donnait souvent raison, eux-mêmes ne pouvaient s’absenter de la prière commune à la mosquée sans se justifier auprès du cheikh,et j’étais subjugué par le pouvoir de persuasion, et de l’influence sociale qu’avait le cheikh sur tout le village.
Se lever à l’aurore, les yeux encore fermés, et tout ensommeillés, le ventre souvent vide, rejoindre l’école coranique, avant de rallier, juste au lever du jour l’école classique. C’était dur, harassant pour des enfants pas du tout gâtés par la nature ,mal nourris, mal vêtus, turbulents, et récalcitrants souvent la conséquence d’une mère absente ou anxieuse,d’un père abusif ou exigeant. La vie dure, n’arrangeait pas les choses, peu de gens mangeaient à leur faim, et rares étaient ceux qui se permettaient un petit déjeuner.
« La falaka », cette pratique d’un autre age, était perçue autrefois comme normal est nécessaire en référence à des traditions culturelles justifiant des formes d’éducation autoritaires
Par la force de la répétition, et la peur du châtiment, on apprenait par cœur les versets coraniques, sans vraiment comprendre le sens, mais à la langue on arrivait juste à avoir une connaissance rudimentaire de la lecture et de l’écriture, avec l’aide des aînés.
Ce n’est qu’après quelques années d’apprentissage,qu’on m’avait orienté vers la zaouïa pour approfondir mes connaissances dans l’enseignement d’autres disciplines dont le fiqh(le droit),le tefsir (étude des commentaires du Coran) ,le hadith (tradition du prophète),et même l’arithmétique et l’astrologie. l.ouali juin 2015
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