mardi 19 avril 2016

Souvenirs:école de filles de guenzet


L’école de filles de Guenzet
Lorsque le cheikh Abdelhamid Ben Badis président de l’association des ulémas des musulmans algériens, rendit visite à la région de guenzet le 30 aout 1937, sur invitation de cheikh Said Salhi (1902/1986),un des adhérents et membre des plus actifs de l’association , dans le but de donner une impulsion à l’enseignement en facilitant l’accès au savoir aux larges franges de la population.une école libre (médersa) fut fondée en 1944. À l’emplacement actuel de l’école primaire qui porte toujours son nom chez les Guenzetiens. Celle-ci fut fermée définitivement par les autorités coloniales à l’issue des mémorables manifestations pacifiques du 8 mai 1945.
Plus tard une autre médersa fut construite comprenant cinq classes et qui fut à son tour fermée puis incendiée avec toute sa bibliothèque. En 1954, lorsque Guenzet comptait 30 000 habitants, avec son marché hebdomadaire, son infirmier major, et son école de filles .celle-ci était située à l’endroit où fut érigé la CAPS, coopérative agricole du temps du socialisme, du coté de ighzer n’thala (le ravin de la fontaine).
Ainsi témoigne une jeune fille de l’époque :
« J’ai un vague souvenir de ma première rentrée scolaire, entrecoupé de détails plus au moins frais comme si cela datait d’hier, c’était en 1957, que nous avons rejoint notre nouvelle école, car l’ancienne qui portait désormais le nom du chahid Midouni Mohamed cherif, fut séquestrée par l’armée française et transformée en caserne début 1956.c’était ma mère qui m’avait accompagné, mon père travaillait en France.
J’avais le trac, mais je ne pleurais pas, rassurée de retrouver des enfants de mon village, ils étaient 5 à 6, il y avait aussi des enfants de militaires français, mais peu nombreux, ils se comptaient sur les doigts d’une seule main.
Notre instituteur s’appelait Mr Michel Jean, un homme d’une trentaine d’années, très gentil, et qui portait des lunettes de correction qui lui allaient à merveille. Il y avait également beaucoup d’autres enseignants français, à toutes les étapes de ma scolarité Mr Blanc, Mr Crud, Mr Colombani, Mr Manco Mr Jacky.
On attendait avec fébrilité la récréation, car réduits à la misère, on mangeait peu ou pas du tout chez soi, et le petit gouté était un moment de joie, les biscuits, les tranches de pains tartinées à la confiture, et les bâtons de chocolat étaient une véritable délivrance.
Je me souviens également, d’une chose qui s’était gravée depuis dans ma mémoire. Ma grand-mère m’avait longuement grondé, le jour où j’avais perdu mon beau cartable à ighzer n’thala qui appartenait à mon oncle.
L’instituteur se tenait debout devant, fait signe de la main aux enfants à garder le silence et à se mettre deux par deux, et dans l’ordre et la discipline, il les invita à rentrer dans la salle. Celle-ci était généralement peu meublée constituée de l’estrade sur laquelle se trouvait le bureau de l’enseignant et derrière, le tableau noir, au centre, les pupitres bien rangés sur lequel était prévue, une place pour les crayons, plumes, porte-plume, et au coin de la table un emplacement était creusé pour recevoir le petit encrier.
La salle était équipée d’un élément incontournable, le poêle à bois, avec son tuyau traversant toute la pièce pour arriver au trou d’évacuation. En classe, on commençait par la leçon de morale, ou l’instruction civique qui avait pour but d’enseigner les droits et devoirs de tout être humain et tout citoyen.des maximes étaient écrites au tableau en rapport avec la vie familiale, aux règles de vie corporelle comme par exemple :
-il faut toujours obéir à sa conscience.
-n’oublie pas tes origines et ne rougis jamais de tes parents.
-rendre heureux son vieux père et sa vieille mère est le plus doux des devoirs.
-l’instruction est un trésor, celui qu’on emporte toujours avec soi, il faut en faire bon usage.
-la politesse est un fonds qui ne coute rien et rapporte beaucoup.
-il n’est bon pain que celui qu’on a gagné.
-le respect de la loi est le premier devoir du citoyen,…….
Puis on passait de la dictée à la grammaire et au calcul après la recréation. À midi on rentrait chez soi pour le repas pour revenir l’après midi à 14 heures tapante aborder les leçons d’histoire et de géographie, avec une pause obligatoire de l’après midi pour se dégourdir les jambes, en jouant à la marelle, à la corde. Et on terminait la journée de classe par la récitation, les chants ou les travaux manuels.
A 17heure, la cloche sonnait libérant les écoliers et tout le monde rentrait chez soi.
Et dire qu’a cette époque on avait tout le temps cours, surtout pour les garçons qui, avant de venir à l’école classique, ils allaient de bonne heure, à l’appel du muezzin rejoindre l’école coranique jusqu'à 8heures, puis de 18heure jusqu'à 20 heures. On avait congé juste le jeudi et dimanche.
Mais peu d’enfant poursuivaient les études, la majorité quittait l’école à 14 ans, parce qu’on était pauvre, et le père le plus souvent absent, les garçons devrait travailler pour subvenir aux besoins de la famille et les filles se mariaient déjà à cet âge.
D’autres ont été orientés vers la formation t professionnelle car à dater de 1951 l’enseignement technique s’est établi à guenzet à l’instar des grandes villes du pays comme Bône, Constantine, Batna, Tébessa avec des ateliers d’ajustage de forge ,dans les locaux en tôle à Lotta les sports (le terrain plat des sports)remplacés depuis par des immeubles d’habitation ».
Ah la belle époque !malgré la misère, malgré la guerre, enfant,on avait l’innocence qui nous condamnait à voir les choses sous l’aspect tendre, sensuel et gentil.
-Sources : -«la Dépêche de Constantine » -sétif.info -le blog de Domi -ith Yaala canal blog -Rêves d’éte
l.ouali avril 2016

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