jeudi 24 février 2022

Le petit potager de ma mére !

De son vivant, ma défunte mère avait un carré potager, un petit coin de jardin réservé à la culture de légumes et certains fruits .
Elle l’a aménagé dans la maison nouvellement construite. Une manière de s’occuper ; remplir son temps libre, mais aussi en souvenir à ce qu’elle était avant, quand elle fut paysanne, le lien ombilical qui la liait à la terre. Elle aimait ardemment bêcher, biner et retourner la terre quand le soleil rasait les murs. Planter et arroser faisaient alors sa grande joie. Dans ce petit carré bien entretenu, bien rempli, bien labouré, se formaient par miracle des plaques brunes et verdoyantes de succulents légumes et fruits, tomates, poivrons, haricots, laitues, radis et même parfois des fraises ! Entourés de deux figuiers, une vigne ! Elle avait aussi des poules, une souche locale ; douces à plumages variés. Avec leurs crêtes rouges bien visibles. Ces drôles de dames à l’allure rigolote, qui aiment gratter la terre, Libres de leurs mouvements, elles pondaient leurs œufs n’importe où. D’ailleurs les pontes se faisaient directement sur le sol ; dans des nids non identifiés ; sous la bétonnière, dans un tas de bois, dans des touffes d’herbe ! Ces poules peureuses et mouillées, nous ont bien régalés avec leurs produits très protéinés, le jaune bien brillant et d’un agréable goût. Les enfants ont tous profité de cette manne et ma mère en mangeait deux chaque matin ! Dans ce beau monde de volaille, trônait en maître incontestable un bel animal, robuste et intouchable. Le roi de la basse-cour, le coq la crête bien rouge, barbillons de plumes aux couleurs chatoyantes, mais agressif, surtout au printemps. Un véritable chien de garde. Il attaquait tout inconnu qui osait pénétrer sur son territoire ! Mais bizarrement, jamais ma mère ! Il est recommandé de faire attention aux yeux et aux talons, car ses éperons sont particulièrement dangereux Le comble ! Les visiteurs s’annonçaient à grands cris avant de rentrer de peur de rencontrer le vilain coq ! Le pauvre gallinacé n’a pas survécu, il a fini par passer par le fil de lame aiguisée de la main du frangin, car il avait pris pour cible son fils âgé alors de sept ans. Et pour combler le vide laissé par le blanc-bec, il est vite remplacé par un vrai chien « Babah » qui est resté fidel jusqu’à sa mort. Il y avait aussi cette bête magnifique, « Biquètte », avec sa barbichette, une chèvre drôle et savante. Ramenée du bled, elle s’est vite adaptée à son nouvel environnement. Elle n’était pas du tout avare, elle nous offrait gracieusement son produit. Dans tout le voisinage, il n’y avait pas un enfant, un malade, un proche qui n’a pas été abreuvé par son produit riche en calcium et phosphore. Et nous, on n’achetait presque jamais, ni lait, ni poudre de lait. Elle venait bégueter sous la fenêtre chaque fois qu’elle avait faim. Parfois, elle venait s’asseoir à côté de ma mère, quand celle-ci entamait une discussion avec la voisine d’en face. Tandis que les deux dames gesticulaient de tout et de rien, la Biquètte faisait de même en mâchant constamment ! Comme si elle les accompagnait dans leur discussion. Elle était mignonne et sage, elle est morte juste après la mort de notre voisine. Trop peinés par sa perte, on l’a enterrée sous le vieux chêne à côté du jardin. Il avait également deux oies rustiques, bien grâces et grasses. Bonnes vigiles, avec leurs cris stridents, elles cacardaient si fort qu’on les entendait à mille lieux. On a bien profité de leurs œufs sans jamais profiter de leur chaire, car elles sont mortes d’obésité. Les pauvres anatidés, elles étaient tellement grossières et charnues qu’elles ne pouvaient se déplacer ! Pour son jardin, ma mère trouvait en la bouse de vache, le fumier de volaille et de chèvre, un simple et excellent engrais. Elle l’étalait dans un coin de son potager et le laisse sécher pendant plusieurs mois, voire des années et y ajoutait au fur et à mesure les feuilles mortes et déchets des arbres. Les récoltes étaient alors plus abondantes et les plantes plus saines. En été et pendant les grandes chaleurs, quand les plantes arrivaient à maturité avec leurs fruits bien fermes et juteux on reconnait alors les personnes à leurs œuvres et les choses à leurs résultats. Avoir la certitude de jouir du fruit de sa terre, de son labeur ; n’était-il pas les plus puissants encouragements qu’on puisse trouver à les faire valoir ? Le piment, le poivron, associés à l’aubergine et à la tomate représentaient les carrés les plus appréciés. Ces plantes, allongées, rondes, de couleurs diverses, du vert au rouge sang ! Aux grappes de tomates suspendues par leurs nombrils offraient aux visiteurs et aux amoureux de la nature, une belle œuvre picturale ! Mon défunt oncle y trouvait son bonheur. Durant tout l’été et pendant les grandes vacances, il ne consommait que poivrons et tomates, cueillis et choisis minutieusement par ses soins. Le piment ou le poivron de couleur verte, grillé sur la braise avec des tomates, ensuite le tout est pilé, écrasé et généreusement arrosé avec de l’huile d’olive. Servi avec une galette toute chaude, était son met de choix. C’est une salade qui constitue en été comme en hiver un plat principal qui se dégustait à tout moment. C’est à partir de là que ma mère nous faisait aussi des conserves et des plats pour l’hiver. Sauce tomate maison, tomates, poivrons et légumes farcis surgelés. On les retrouvait avidement en hiver lorsque les étales du marché étaient aussi sombres que le ciel d’hiver ! Nos mères, nos grands-mères, en bonnes apothicaires, elles savaient doser, mesurer les ingrédients. Elles donnaient le goût du jardin à nos plats, une surprise à chaque bouchée, saveur et mélange savant du goût, texture, de la bonne cuisine d’autan ! Ah ! Nostalgie quand tu nous tiens ! Lyazid Ouali janvier 2022

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