jeudi 12 décembre 2019

les bâtisseurs du village

                    Dda Rezki Uhafi


Arezki Uhafi de son vrai nom Hafri Arezki (1884/1975), le frère à  Mohand dit « Dada boubou », Saïd, Amar*, L’mouloud*, et Slimane.et aussi à Zahra, Ouardia, et Zouina. Il était le précurseur des maçons à Guenzet, issu d'une famille de bâtisseurs, de père en fils, il a appris le métier dans le tas. Tout est dans la tête, pas besoin de dessin, ni de croquis ,il est l'architecte, le mâcon et l'entrepreneur, en même temps, c'est lui qui a   initié également d'autres hommes à ce métier et à venir renforcer l'équipe  composée  , de son fils Layachi et son cousin germain, Amar Uhafi, et bien  d'autres, Seddik Abbas (Abbes Seddik),Taieb El Ghidouche (Abderrahmane Taieb),Rabah nith Bahmed, Berkouk Berkouk et Amar Ubouchmoukh (Bouchemla Amar).Un peu plus tard, d'autres sont venus, prendre le relai, comme Dda Bouhou Uhafi, Dda Ouaki Lahmidi……   
Ils sillonnaient les villages et les hameaux, avoisinants: Tadarth, Bouzoulith, Aghelad n'Salah (le tas de pierres qui borne la propriété de Salah),Igoudane,Taourirth Tamellat (la petite  colline blanche de schistes),Ighil Lekhmis ( la crête du marché du jeudi),Tizi Medjber (le col de Medjber), Taourith Yaqoub (le petite colline de Yaqoub),jusqu'à Tighremt (Dar El Hadj) , à bâtir maisons et fontaines, à restaurer sols et toitures il n'y a pas un endroit ou' ils n'ont pas laisser leurs empreintes, ils sont les maitres d'ouvrages de presque la moitié des maisons du village.                                                                              
Du matériel, et outils de travail, pas grand-chose, ils leur suffisaient juste d'une truelle, une taloche et d'un fil à plomb et le tour est joué.  
Ils avaient du génie, et  du savoir-faire, à force d'exercer et d'apprendre, le résultat, est dans l’effort, la méthode appliquée et le fruit d'un compromis de toute  l'équipe, car ce n'est pas par hasard que   le style et le patrimoine architectural  transmit d'une génération à l'autre fut préservé.
La réalisation d'une maison ou d'une autre structure, œuvre de toute une vie, est abordée avec rigueur et efficacité. le maître d'œuvre, Arezki et ses maçons, tiennent compte des désirs et des besoins du propriétaire et dans le respect  des délais et du budget et  souvent font  crédit ,pour des mois voir des années à ceux qui ne peuvent s'acquitter de leur du  car pour beaucoup de  villageois, rassembler, une aussi grande somme pour la construction d'une maison, est  une tache difficile ,voir inimaginable vu, leur maigre profit tiré du travail de la terre, et l'absence  d'autres ressources financières. Il arrive que les gens du village s utilisent un autre moyen de payement: le  troc, une sorte d’échange, en cédant l'équivalent d'une parcelle de champs, par ci, d'une bête de somme par là, pour payer les ouvriers.    
 Pour les plus chanceux, c'était une période plus ou moins faste , en empruntant la maxime "quand le bâtiment, va tout va," ils ont créé  de l'emploi  dans le village, des ateliers de menuiserie, pour la fabrication des portes et fenêtres, des exploitations de carrières d'argile qui fournissent la matière première  des tuiles:"takhwat" à Tassift nith Halla, et à Ouaouchia appartenant à la famille Ubenathmane, des magasins de matériaux de construction ont vu le jour, des bucherons , pour couper et transporter à dos de mulet, le bois depuis les maquis et forets de la région, des forgerons pour la serrurerie, et autres besoins de la ferronnerie: fer à cheval, hoquets…..  
Actuellement dans le village, plusieurs bâtisses et  fontaines encore debout sont l'œuvre de cette équipe de bâtisseurs, ainsi la légendaire source d'eau qui porte le nom du bouc  du père fondateur Djeddi  Yaala, "thala Abadh" la plus ancienne des fontaines  fut construite par Arezki et ses ouvriers, "thala N'Guenzet",à Ighzer n'thala (le ravin de la fontaine ) à l'entrée Est du village ,il en est de même de la mosquée  laaraf, située à Taneqoucht (le petit terrain cultivable à la pioche), de la mosquée de Sid Ahmed ou Yousef (ith,(Ait) Ahmed ou Yousef) à "Lahdada" appelé autrefois Amdoun ihaddaden (le bassin des forgerons) et de plusieurs maisons appartenant à des particuliers .
A' travers cet article, nous rendons hommage à ces bâtisseurs  d'un genre particulier, pour le travail accompli, dans le respect des traditions ancestrales, un exemple à méditer  de bravoure, et du génie humain.     
L.Ouali 2015.
Nb : Amar Hafri était membre du conseil d’administration et  vice-président de l’association Larafienne, présidée par Mohamed Ouslati.son frère l’mouloud Hafri était membre assesseur.


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