mercredi 7 novembre 2018

Le secret d’Imma Zouzou


« Le colporteur »
Yamina (1903/1974), dite Imma Zouzou (tamghart), où la vénérable femme, était aimable adorable, silencieuse et affectueuse, avec des gestes, quoique lents, mais empreints de douceur et de tendresse, la maîtresse de la maison et le pilier de la famille.
Quand l’homme vaquait aux affaires extérieures, la femme élevait les enfants, s’occupait de la cuisine, des animaux domestiques, et lorsqu’elle avait du temps libre, faisait de la poterie et du tissage. Elle tenait également le rôle de médiatrice entre les enfants et le père, car en ce temps-là les enfants ne pouvaient interpeller directement leur père.
C’est autour de la grand-mère que petits et grands se rassemblaient, c’est une bibliothèque orale. C’est elle, aussi qui se portait au-devant rassurait, conseillait, réconciliait, et recevait les invités
Et un jour
Quand dehors vide, il faisait noir et froid,
Quand, du ciel tourmenté tombaient des cordes
Quelqu’un frappa lourdement à la porte.
Elle pressa le pas, va sa rencontre. -
             Un vieillard gueux blotti contre son ombre, -
             Gelé par le froid matin de novembre. -
             De l’empathie, un pincement au cœur, -
             Une larme, un nuage de tristesse.

la vieille rentra vite à la maison
Réapparait immédiatement
Les bras bien chargés de provisions
Un devoir, une généreuse aumône. -
             Le vieux, se faisait, marchand ambulant -
            Avec son triste burnous en haillons -
            Gants uses, sa canne de compagnon -
            Vendeur à la criée dans les campagnes.

Parcourt les maisons de portes à porte
Portant sur son dos une grande balle
Bourrée d’objets, de trucs de toutes sortes
Du linge, aux rubans, du fil, aux aiguilles -
           il ne réalisait point de profits -
          Acceptant volontiers, et de bon gré -
          L’assiette de soupe, du pain rassis -
          Le gite dans la grange ou l’écurie.

Si toute fois, le maître de maison
Donne l’accord et l’approbation.
Celui-ci avec son regard profond,
Faisait sentir ce que le cœur éprouve. -
La vieille sortait de la maisonnée -
Chaque fois qu’elle entendait la criée -
Toujours les petits bras pleins de denrées -
Du surplus du cœur, débordait sourire
puis un jour :
Le marchand revenait fidèlement
En s’arrêtant devant le portillon
Attendant patiemment, l’ange au caftan
Mais, hélas aucunes portes ne s’ouvrent. -
il interpella le premier passant -
Des nouvelles de la vieille maman -
Elle est Morte depuis, un certain temps -
En emportant son secret dans sa tombe.
Le vieux marchand pleura sa bienfaitrice
Puis lourdement, il repart sur ses traces
Le pas long, le cœur triste, l’âme lasse
Sachant que rien ne sera comme avant. -
          La vieille gardait bien profondément -
          dans son tout petit cœur, un lourd secret -
          Elle qui savait, que le colporteur -
          N’était autre qu’un pauvre mendiant
.
l.ouali novembre2018

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