dimanche 11 octobre 2015

l'épopée de l'équipe de foot de guenzet extrait du livre "Rêves d'été-Tirga unabdhou-"


C’est aux Ruisseaux (El Anasser), dans les années soixante-dix, à quelques pas des grands espaces et l’air marin de la sablette, qu’a commencée l’épopée de la première équipe de foot de Guenzet.
De tout temps, Il y avait eu une catégorie d’hommes téméraires, audacieux, et inspirés, des hommes qui sortaient du lot par leur vision des choses et l’imagination forte et débordante, ils s’accrochaient fermement à leurs rêves. Ceux-là qui grandissaient les petites, rapprochaient les éloignées, et que rien ne leur paraissaient impossible.
Amar Biri ,(amar ubiri),etait de cela, avec son caractère de baroudeur, et de celui qui arpentait les col et les collines à la force du jarret ,sur les hauteurs de son village, devint une fois installé dans la grande ville, un fervent pratiquant du sport de la bicyclette à la Sonatrach ,un cycliste hors ligne.
Sa légèreté, son aisance sur les pentes et sa capacité à supporter l’effort et l’altitude élevée, son petit gabarit faisaient de lui un excellent grimpeur, d’ailleurs, il s’exprimait mieux dans les ascensions longues.il fit de la petite reine sa devise : le bonheur de pédaler.
Mais son véritable bonheur était son engagement partisan pour le bien de son village. En ces temps-là par un matin comme tous les autres, amar avait eu la lumineuse idée de mettre en place le noyau de la toute première équipe de football de guenzet avec son compatriote Larbi Louati.
Biri, rassembla pêle-mêle les quelques éléments qui etait à sa portée et qui constitua par la suite l’ébauche de l’équipe, dirigée alors par lui-même en tant qu’entraineur, secondé par Louati larbi comme manager. Plus tard l’équipe fut reprise par Mamoun.
L’ossature de l’équipe etait représentée par l’indomptable et le longiligne gardien des buts, Kerma Khaled (Khaled um3ouche), qui fut intraitable lors de son premier match face à l’équipe des Eucalyptus. Khaled, etait de cette catégorie d’homme qui se caractérisait par un fort mental et une confiance en soi inébranlable. Capable à lui tout seul de renverser le cours d’un match par ses arrêts spectaculaires, ses relances, ses sorties aériennes et sa vue d’ensemble du jeu. Intrépide, courageux et faisant preuve d’autorité, il etait l’engrenage qui transmettait les directives de l’entraineur à ses coéquipiers sur le terrain.
Ah Khaled !avec son caractère loufoque et burlesque, hérité sans aucun doute de son père Dda Ali.il lui arrivait en bon plaisantin, de pousser la dérision au paroxysme, en allant faire un brin de causette avec les spectateurs amassés sur la ligne de touche, laissant les bois totalement vide. Ou combien même quand ça lui chantait, sur un coup de tête, et sans prévenir, prend ses frics et ses frocs et rentre tout bonnement chez lui. Jusqu’au jour où il tarda à se montrer, renseignement pris, Khaled s’en allé chercher du travail du coté du sud du pays et il y resta longtemps.
C’est ainsi qu’il céda sa place à un autre Gool, dont je n’arrive pas à me souvenir du nom, et qui fut, tout aussi courageux, et généreux dans ses plongeons.il fut à son tour un bon gardien de buts avec toutes les qualités requises d’agilité, de prise de balle et de reflexes.
Plus tard, avec une autre génération, un homme marquera son empreinte en lettres d’or, et qui fut à son tour l’un des meilleurs portiers de sa génération et avec qui j’ai eu l’honneur de taper la balle. Vivace et agile tel un chat, il se permettait d’intercepter le ballon d’un adversaire avec une incroyable dextérité, il se jetait volontiers et sans hésitation sur les pieds d’un attaquant pour lui disputer le ballon. Impériale dans ses sorties, remarquable dans ses détentes, et spectaculaire dans ses arrêts, tel etait Mohamed Mahas (Mohamed n’cheikh).
Toute fois, et en tout temps, amar le généreux et larbi le bienfaiteur, l’intendant de l’équipe, toujours aux petits soins, ils n’hésitaient pas à remplacer un absent ou à défaut, répondre à l’appel à chaque fois qu’un manque d’effectif se faisait sentir.
La charnière centrale etait gardée tour à tour par l’incontournable petit bonhomme Makhlouf Makhlouf, aux pieds agiles, à l’allure d’un furet malin, du coriace Zouaoui Arezki, intraitable dans ses chevauchées aux pas étriqués, de l’incontournable Belaid Noreddine, l’insurmontable Haouza Abderafik ,de l’inamovible Boubekeur Rabea ,et de l’indomptable Lafi Noreddine. Puis d’autres sont venus renforcer l’équipe tels que Ouali Abbas, Kerma Madjid, Ahlouche Nadir, Smaiel Boukaroun,Hamid Makhlouf,et l'eternel accompagnateur Yahia Ouali..
Le milieu de terrain et l’attaque etait étoffé composé du virevoltant Rachid Ouali , précis dans ses passes, déroutant par ses dribbles, et débordant dans sa vision de jeu, du rouquin Ouslati Nadir, dit le « rouget » fort, courageux, et engagé, du longiligne, Daikhi Mohand, et du talentueux Yahi Mohand Arezki , l’homme aux pieds magiques, celui qui transformait un jeu de balle ordinaire en un exploit, une œuvre d’art, le voir jouer, un régal pour les yeux, dans la beauté et la pureté de ses gestes, et ses feintes déconcertantes qui faisaient trembler sur les terrains de tuf ses adversaires.
Mohand Arezki,avait fait ses premiers pas dans l’équipe de l’OMR ruisseau, il parait qu’il etait né avec un ballon aux pieds à la place d’un biberon dans la bouche, doué jusqu'à l’os.il respirait le football dans toutes ses dimensions.
L’homme aux pieds diaboliques, se faisait un plaisir fou d’épater la galerie et de ridiculiser l’adversaire en tissant sa toile sur le terrain pareil à un chef d’œuvre des grands maitre du pinceau, il passait par ci, repassait par là, se faufilait miraculeusement entre deux joueurs là ou une souris n’oserait s’aventurer, jonglait ,agaçait, plombait l’adversaire sur place, pour qu’à la fin de l’envol mettait majestueusement le ballon dans les filets.
Arezki nith Ammar, dit ouaki, le joueur invétéré, avait aussi un coté farceur et rigolo. Un jour, avec quelques copains aussi moqueurs, avaient eu la fâcheuse idée de substituer un imposant bouc au berger du village, sur lequel ils ont accroché divers objets métalliques et autres ustensiles de cuisine.
La pauvre bête fut lâchée au milieu de la nuit et en plein centre du village. Pris de panique par le bruit assourdissant des objets qu’il trainait, le bouc furieux, fonçait dans une folie meurtrière à travers les étroites ruelles dans une course effrénée, encornant, piétinant et chargeant tout sur son passage.
Les villageois effrayés à leur tour, n’osaient sortir pour s’enquérir de la situation et ce n’est qu’à la lueur du petit matin et une fois le coupable capturé, freiné dans sa cavale, et lorsque le calme revint après une longue nuit d’horreur, que les langues avaient commencés à se délier, le tout amplifiées par l’imaginaire collectif et les fausses idées à croire que la veille le village était hanté et à la merci de soi-disant êtres surnaturels (ladjnas maoui).
Dans ses voyages, Mohand Arezki s’est rendu au états unis d’Amérique à l’invitation d’un cousin à lui, un boss et propriétaire d’une grande société ,il lui avait alors fait visiter New York en hélicoptère ,le pauvre Mohand n’en revenait pas, il se pinçait pour se faire croire qu’il ne rêvait pas , mais il ne tarda pas à revenir à la dure réalité car lorsque le jour du retour fut arrivé ,il refusa de rentrer prétextant une fatigue, il échappa ainsi à la vigilance de son entourage et sans tarder ,il prit ses jambes au cou et se sauva de la maison .
Agacé, son cousin envoie ses gardes du corps à sa poursuite, ils arrivèrent après moult recherches à le ramener, menotté, mit dans l’avion, il fut renvoyé de force au bled.
Ouaki le frère à Slimane et au défunt idris, le père à trois garçons, les deux jumeaux Nabil, Toufik et Noufel et d’une la fille Malia, simple et spontané, celui qui sait réconcilier avec le plaisir, et qui fait dire que le football est tout d’abord un jeu et un amusement, s’etait éteint à la fleur de l’âge par un matin d’octobre lorsque la pluie tombait comme des cordes.
Le dernier match de cette génération des fous du ballon fut contre l’équipe de Béni Ourtilane, où Rachid ouali, avait inscrit l’unique but de la rencontre, un but de toute beauté en lobant d’un tir des 25 mètres le Gool adverse. Ouaki nith Ammar et Mohand Daikhi étaient aussi de la partie avec la nouvelle équipe qui avait pris le relai, composée entre autre de Mahas Mohamed dans les bois, Mohiéddine Bahmed, Lyazid Ouali, Biri Djamel, Zouaoui Nacer et Bachir, en défense, Tabdji Abdelhak, Mohand Cherif Harchaoui, Zine Eddine Daikhi, Abdrahmane Rabea et Seddik en milieu et en attaque.
Ce petit beau monde, parti de rien, avait fait sortir son village de l’anonymat en repoussant ses frontières bien au delà de ses limites géographiques.
NB/la la mémoire du défunt Yahi Mohand Arezki dit ouaki.
LYAZID OUALI octobre 2015.
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dimanche 4 octobre 2015

la légende de djeddi yaala


HISTOIRE :
On ne connaît rien du passé lointain de la région et, à plus forte raison, du terrain vague de Guenzet, dont le nom, qui se retrouve au douar Ait R’zine de la commune Mixte d’Akbou, semble, selon M.A.Basset et dans sa graphie acceptée, très ancien. Il n’y a aucune ruine romaine et l’hypothèse de Charrette (tome I page 38 études sur la Kabylie proprement dite) selon laquelle « Guenzet … paraît être la corruption du mot EQUIZETUM, nom d’une des stations romaines qui vallonnaient autrefois la route de Sitifis a Castra » semble inacceptable. La période musulmane débute avec la légende de Yala, le grand-père, réfugié à Msila après la chute de la Qalaa des Beni Hammad, qui, un été, envoya son troupeau de chèvres dans les montagnes des Bibans.Un bouc appelé Abad disparaissait tous les jours.Le berger le chercha et le découvrit prés d’une source abondante, dite depuis Abad non loin de Taourirt, auprès de laquelle Yala s’installa et ou son tombeau se voit encore. L’historien Gaid Mouloud dans son livre « les Beni Yala »rapporta la légende de Yala de cette façon : Le père fondateur d'Ath Yalla (Ait Yala) Djeddi Yala, est un nomade Amazigh avec ses sept fils (Cherara, Zerara, Sied, (said), Abderrahmane, Madjbar, Yacoub et Younes étaient dans la région de la Qalaa aux environs de M'Sila, une guerre avec les Banou-Hillal les obligent a fuir vers les montagnes. Selon Ibn Khaldoun, le départ des populations de la Qalaa débuta, pour certains, des l'apparition dans le voisinage des éléments précurseurs de la tribu des Banou-Hillal. La légende rapporte les circonstances qui avaient amèné Yala et sa famille a émigrer dans les monts du Babor, région appelée aujourd'hui : Ath Yalla. Yalla avait un jardin aux portes de la ville ou il cueillait le raisin de sa vigne en cet été de 1061(XI siècle). Le transport se faisait à dos d'âne dans des choiris. Habituée au même chemin, la monture regagnait seule le domicile ou l'attendait le fils qui déchargeait le fardeau. L'âne revenait au jardin ou Yalla et ses autres enfants accomplissaient leur tache.Au cours de ce va-et-vient, l'âne, un jour, tarda à revenir. Yalla, inquiet reprit le chemin habituellement suivi par sa monture. A quelques pas de là, il le vit arrête, la charge en déséquilibre Quelqu'un s’étant donc amuse a prendre quelques grappes de raisin fit pencher la charge qui obligea la bête a s’arrêter, Apres avoir rétabli l’équilibre, Yalla reconduisit l’âne a la maison. Mais non loin des remparts, il vit des individus étranges qui s’apprêtaient camper au milieu de leurs chameaux, Il ne douta plus des auteurs du vol de son raisin. Le soir, quand tous les siens étaient rentres, il tient un conseil de famille pour discuter des événements de la journée et des mesures effrayantes qui circulaient sur les nouveaux arrives. Apres que chacun ait donne son avis sur l' attitude a prendre en la circonstance, Yalla exprima le sien en ces termes: « l' homme au méhari dont on avait vaguement entendu parler est sous nos murs, d' un moment a l' autre, nous risquons d' être ses victimes, son geste d' aujourd'hui atteste qu 'il est sans scrupule et qu 'il ne respectera pas le bien d' autrui, il faut avant qu 'il soit trop tard quitter ces lieux, et pour ne point éveiller l' attention des voisins, nous allons faire semblant de nous disputer et décider, sous le mouvement de la colère, la vente de nos biens a l' exception de la maison Quant au troupeau, il partira des l' aube et nous attendra a une journée de marche vers le nord. » Le lendemain tout se passa comme prévu, et, la nuit tombante, rien ne manquait pour le départ, Au moment ou tout le monde dormait, que la ville était déserte, Yalla et ses gens quittèrent pour toujours la Qalaa des Beni Hammad, Au matin, les voisins s’étonnant du silence qui régnait dans la maison, forcèrent la porte. Les chambres étaient vides, quelques objets sans valeur gisaient ça et la, On remarqua cependant dans un coin un Gassaâ (plat en bois). Quand on la souleva on découvrit deux pigeons : l’un après quelques mouvements s’envola, l'autre se blottit dans un coin. On s' aperçut qu 'il portait quelque chose au cou ; c' était un pli portant l' inscription suivante : Celui qui a des ailes s' envole, celui qui en est dépourvu reste a la merci du premier venu. Il faisait allusion a l’intrusion des nouveaux étrangers et conseillait a ceux qui étaient conscients du danger de quitter le pays alors qu’il était encore temps. Apres quelques jours de marche, Yalla et sa famille campèrent au bord « de la rivière Chertioua, au nord de Bordj Bou Arreridj, mais ce lieu n’offrait pas les garanties suffisantes de sécurité et de viabilité : de l’eau tiède, des moustiques pas d’abri sur contre un éventuel ennemi. Il Chargea donc son berger de repérer dans la montagne un endroit de conditions avantageuses. Ce fut grâce a l’un des ces boucs appelé Abadh qu’il trouva une clairière bien abritée, facile a défendre, au bas de laquelle coulait une source fraîche et abondante ou sa bête venait se désaltérer aux heures chaudes de la journée. Yalla s’y établie et prospère, depuis, la source porte le nom (talla Abadh) c’est dans la région entre Guenzet et Taourirt Yakoub.De la tente, la famille passa à la maison en pierres,et bientôt un petit hameau prit naissance au milieu de la clairière. Installé définitivement, Yala songea a consolider sa position, Berbère lettré ayant connu une certaine civilisation a la Qalaa béni hammad, fortuné avec son troupeau de chèvres et de moutons, il possédait tous les moyens de s’implanter là, s’intégrer au milieu local et de s’imposer par son savoir et sa culture.Le père Yala à vécu dans la région jusqu'à sa mort ,il est enterré dans le mausolée qui porte son nom Djeddi Yala.qui se trouve entre Guenzet et Taourirt yacoub. l.ouali

La parabole du vert et du bleu, « ccah yahwa-yagh »

NB : Ce texte, par son contenu, va peut-être fâcher certains d’entre vous, qu’ils trouvent ici toute ma sympathie et ma b...