mercredi 30 septembre 2015

Meziane,le taxidermiste, extrait du livre "azar nith yaala-Racines"


Meziane (Bahmed), né en 1953, a fait carrière dans la santé avant de mourir en 1999 dans un tragique accident de la route.
Il était un adepte de la chasse, il en avait fait un passetemps,et une passion qu’il avait contractés depuis qu’il s’etait empêtré dans les rets des saveurs, car celui qui goutte à la chair de grive ou de perdrix,rôtie sur les braises d’un feu de bois, ne peut s’empêcher d’en redemander davantage.
Meziane, était un artiste dans la confection de pièges, du plus courant, la trappe (al luih), qui consiste en un dispositif formé de deux plaques de contre plaquées, reliées entre elles par un ressort,qui s’ouvre telle une porte sur une fosse assez profonde dans laquelle tombe sous son poids, le gibier venant picoter l’appât.Au plus usités, fait de deux arcs de fil de fer superposés, coulissés par des ressorts écartables à l’aide d’une tige métallique destinée à maintenir le support de l’appât, généralement des vers de terre, le piège est actionné dés que l’oiseau becquette la proie.Au fameux piège à collet (astrou), qu’il affectionne particulièrement, car facile à installer, et astucieux,fait sur la base d’une tige flexible d’oléastre (azedoudj), d’un fil solide, tendu, et d’un appât, une olive posée au centre d’un cercle formé de buchettes, l’oiseau (grive-étourneau-perdrix) sera pris au cou quand il tentera de voler le grain d’olive.
D’autres fois, il utilisait les gluaux (lazok) en repérant les endroits où les oiseaux se posaient en groupe grâce à leur fiente, étalait le latex sur les branches d’arbre et les surfaces susceptibles d’accueillir les passereaux.
Il lui arrivait de poser des pièges plus grands, pour chasser le gros gibier, le chacal (uchen), le lièvre (akhthul). Pour les empailler, car Meziane a ses heures libres, devient Taxidermiste, reconstituer, et restaurer au mieux les caractéristiques de l’animal et le rendre plus réaliste possible est une opération qui nécessite une dextérité, patience et un apprentissage.
Il avait l’art de pratiquer l’empaillage, à tel point qu’il donnait à l’animal un aspect des plus naturels, en utilisant des artifices pour certains organes qui ne peuvent être conservés comme les yeux substitués par des billes en verre.
Meziane se levait tôt, et à l’arrivée, ramasse quelques branches sèches et allumait le feu, passe toute la journée au champ, en faisant le guet à partir d’un promontoire dominant les lieux piégés.
Il prélevait aussi le gibier capturé, refait les pièges désamorcés ou encore, vérifiait que les précieux outils de chasse ne lui soient subtilisés.
Au crépuscule, Meziane, rentre chez lui, menu de ses prises, le plus souvent, et parfois répare bredouille, sans jamais se décourager, il n’hésitait pas à retourner le lendemain à la chasse.
Meziane aimait braconner, et la chasse était plus qu’une passion. Mais appréciait ardemment son nouveau métier qu’il a acquis, à la suite de longues et laborieuses études, celui de venir en aide et de donner soins à ses semblables.
Marié à une première femme avec qui il a eu un garçon Djamel en 1986. Prends une seconde femme Arkoub Fatiha, qui lui a donné trois (3) garçons :
– Zaki(1989) – Abdelghani(1990) – Aissa(1991) lyazid ouali :extrait du livre "azar nith yaala-racines-2014

mardi 29 septembre 2015

dda abu (abachi larbi),le boulanger du village


Lyazid NIth Yaala: DDA Abou (Abachi Larbi), le boulanger du village, faisait partie de cette catégorie d’hommes à caractère hérétique, une boule de nerfs en soi, une véritable pièce de musée, mais avec un coeur bon, et aussi blanc que la mie de son pain, les gens du village qui connaissaient bien sa nature, le taquinait, et le poussait parfois à l’extrême.
Un jour, un mercredi, jour du marché, en plein mois de ramadan, un vieil ami à lui connu opiniâtre, et moqueur, décida de s’installer à quelques mètres de la boulangerie, avec une corbeille pleine de pains et commence-la crié.
DDA Abou était à l’intérieur de son local, occupé à écouler la palette de pain, qu’il avait durement confectionné depuis les premières lueurs du jour,avec son apprenti « per tous », les cries du vendeur qui était juste derrière la boulangerie,lui parvenaient à l’oreille, lui titillent le tympan, il a beau essayer de se retenir, faisant semblant de ne pas entendre, mais sa nature le rattrapa ; il sauta par-dessus le comptoir et se rua tête baissée dehors, se frayant un chemin dans la foule jusqu’à ce qu’il se retrouve face à face avec un individu tout souriant et gaiement affairé à vendre du pain et de surcroît juste en face de sa boulangerie.
DDA Abou n’en revenait pas, lui qui ne s’attendait guère à une telle concurrence déloyale, fou de rage, saisit un couteau, une arme qu’il portaitsouvent avec lui, non pas pour faire du mal, maisjuste pour impressionner l’adversaire, se jeta comme un fauve sur la personne ; et ce dernier a dû son salut grâce à l’intervention des marchands.
après de longues et dures tractations ils ont pu séparer les deux antagonistes. Le calme revient pour un temps ; DDA Abou regagne sa boutique ; l’homme renvoyé ailleurs et le marché reprend son activité.
Durant tout l’après-midi Hamid (Hamid NIth Amar),et son ami ;tous ;deux qui suivaient la scène depuis le début étaient adossés ;au mur de la boulangerie, un pied à l’intérieur de la boutique, le reste du corps à l’extérieur, de telle sorte qu’ils avaient une vue assez complète de la boulangerie et du marché, les deux hommes avaient l’art de pousser les choses à leurs combles, alors que le vendeur était depuis des heures chez lui.
Hamid ;ne cessait de répéter à haute voix pour que DDA Abou puisse l’entendre :
— « Il est toujours là ;il vous défie, DDA Abou ! » DDA Abou bouillonnant de rage finit par lancer :
— « Écartez-vous, laissez-moi lui montrer de quel bois je me chauffe ».
Il s’empresse de sortir pour aller à l’encontre de l’individu ; immédiatement rattrapé par Hamid et son copain, qui le maintiennent à l’intérieur, afin de l’empêcher de voir ce qui se passait réellement dehors, ce jeu continu ainsi ; tout l’après-midi jusqu’à l’appel du muezzin pour rompre le jeûne et qui fait rentrer tout le monde chez soi.
Je me rappelle ; aussi, tout petit, ma mère m’envoyait acheter le pain ailleurs que chez lui, je dissimulais le pain dans un cabas, et lui, deboutdevant sa boutique, nous dévisageais, sourire aux lèvres :
— « Ah ! vous croyez que je ne sais pas ce que vous cachez dans le cabas ! »
Il était ainsi, notre DDA Abou (larbi), un homme au coeur d’or, celui qui a introduit la baguette pour la première fois à Guenzet. Sa maison à Alger était un asile,pour petit et grand, Il recevait chez lui, les gens venant du bled soit pour des soins, soit pour escale en partance vers l’étranger.
Spontané à souhait, il était aimé, apprécié et choyé de tous, lui par ton tempérament léger, il égayait nos journées, il était aussi d’une incroyable bonté,on se souviendra toujours de toi.
-extrait du livre -les gens qui font mon village /lyazid ouali 2014.

La parabole du vert et du bleu, « ccah yahwa-yagh »

NB : Ce texte, par son contenu, va peut-être fâcher certains d’entre vous, qu’ils trouvent ici toute ma sympathie et ma b...